Attention, à partir de ce lundi soir, France 2 a décidé de pour essayer de comprendre notre « monde complexe ». La recette ? Allonger le 20 heures qui dure désormais une heure, en incluant .

a donné le coup d’envoi de cette nouvelle formule. France 2 avait promis que l’allongement « ne veut pas dire qu’on va perdre du rythme. » Au programme, davantage de reportages, d’analyses, d’experts et journalistes spécialisés en plateau, annonce le directeur de l’information du groupe public, Alexandre Kara. La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, veut quant à elle croire dans « l’exigence des Français pour comprendre et décrypter le monde. »

On a suivi ce premier 20 heures version longue, on vous raconte.

Nouveau jingle ?

20 heures pétantes, le générique du JT tonne. Il nous paraît un peu plus dynamique qu’à l’accoutumée, mais peut-être pas. Le décor lui en revanche n’a pas changé, toujours aussi blanc et lumineux. Il faut dire qu’il a été refait de neuf, , il y a un an.

Après une annonce des titres et du programme qui nous attend pour l’heure à venir, Anne-Sophie Lapix lance le premier sujet, . Un reportage, puis un duplex avec un envoyé spécial à Grenoble, le sujet est traité sur un mode très classique : de l’émotion et un point sur l’enquête. On enchaîne sur la politique française avec le « casse-tête » fiscal de Michel Barnier. Là aussi, un reportage chez les députés est parfaitement classique. Une hausse des impôts ? On écoute les pour, les contre, les « faut voir »… Suit une intervention d’un économiste, puis de la correspondante à Bruxelles qui donne un éclairage européen.

Promo sur les infographies

On passe ensuite à la page Infographie, avec des beaux graphiques qui expliquent la baisse des prix. Le dispositif technique est bien connu des téléspectateurs de France 2, habitués à voir Anne-Sophie Lapix debout avec des grandes images d’illustrations derrière elle grâce au « totem » qui « aspire » la présentatrice dans le décor.

Tout s’enchaîne sans temps mort alors qu’il n’est pas encore 20h10, on enchaîne sur un sujet sur les « passoires énergétiques » qui seront interdites à la location prochainement. Puis un reportage sur des soupçons de corruption dans l’armée avec une enquête bien ficelée et pédagogique sur un sujet ardu, traité en trois minutes.

On part ensuite dans la vallée d’Aspe pour suivre la situation après des pluies torrentielles. Des images par hélicoptères servent le propos des reporters. De la belle ouvrage qualité France 2. Le job est fait mais on commence à se demander pour quoi on regarde ce JT, somme toute parfaitement identique à ce qui se faisait l’an dernier…

Enfin du long

A 20h17, Anne-Sophie Lapix lance enfin un nouveau format : « Les révélateurs ». L’enquête porte sur les cargos qui transportent du bétail européen vers l’Afrique ou la Moyen-Orient dans des conditions déplorables. Le sujet est traité façon polar avec des gimmicks visuels qui rappelle des jeux d’enquête. C’est plutôt plaisant même si le décalage entre une forme ludique - la musique est par exemple très présente - et le sujet sérieux pourra poser des problèmes.

Ensuite, le JT reprend sur une forme classique. Un sujet permet un retour sur les jeux paralympiques et sur la cérémonie de clôture. Puis un reportage sur le démontage des structures pose la question de l’avenir de certains sites. A 20h27, Tony Estanguet est en plateau pour une interview. Omniprésent et pas toujours passionnant, le patron des JO égrène ses satisfactions. On hésite à zapper sur France 3 qui a récupéré le feuilleton Un si grand soleil, chassé de France 2 pour laisser de la place au nouveau 20 heures…

Londres, Washington, Pokrovsk…

Il est 20h32, on enchaîne sur un reportage sur, avec la participation des correspondants de France 2 à Londres. Au retour en plateau, on retrouve l’écran géant pour raconter l’épopée de la navette Star Liner en réalité augmentée.

20h40. D’habitude, c’est le moment où Anne-Sophie Lapix nous souhaite une bonne soirée. Mais là, on part aux Etats-Unis pour évoquer le futur débat entre Kamala Harris et Donald Trump. Puis on passe au « Grand format », la grande nouveauté. Le lancement est un peu raté à cause d’un pépin technique mais le reportage démarre malgré tout.

Pendant neuf minutes, le reportage nous fait entrer dans la vie quotidienne de Pokrovsk, une ville ukrainienne dans la guerre. La journaliste qui a réalisé l’enquête est ensuite en plateau pour nous en dire plus. Anne-Sophie Lapix lance ensuite un sujet, cette fois réalisé en Russie, parmi les villages pris, eux aussi, dans la guerre.

Et à 21h05 ?

Presque sans transition, à 20h53, la présentatrice nous dit au revoir et . Le temps qu’il a fait, le temps qu’il fera et un reportage sur les alternances sécherresses-inondations auxquelles il va falloir se faire. Il est 20h57, et c’est la pub (avec des pastilles plus ou moins informatives sponsorisées par des annonceurs publics : de la pub en somme).

France 2 avait promis que cette nouvelle mouture rallongée du 20 heures ne décalerait pas le lancement du prime time. L’heure de plus en plus tardive de ces programmes agace les téléspectateurs. Depuis quelques années, sur France 2, il est annoncé pour 21h05. Et ce lundi, a été lancée à… 21h07. On y est presque.

La révolution n’a pas vraiment eu lieu mais la soirée était assurément informative et dense.