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Jeux paralympiques 2024 : C’est quoi ces drôles de cannes à pêches utilisées en para natation pour le « tapping » ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison Jeux paralympiques 2024 : C’est quoi ces drôles de cannes à pêches utilisées en para natation pour le « tapping » ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Jeux paralympiques 2024 : C’est quoi ces drôles de cannes à pêches utilisées en para natation pour le « tapping » ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Aymeric Le Gall 02 Sep 2024,00:42

Si vous avez un peu suivi les épreuves de depuis le début des Jeux, vous n’avez pas pu les manquer. On parle bien sûr de ces hommes et ces femmes qui se tiennent d’un côté et de l’autre du bassin, muni d’une grande perche avec lequel ils et elles viennent taper le dos des athlètes avant qu’ils arrivent près du mur.

Rassurez-vous, ce n’est en aucun cas pour les embêter ou les désavantager, après une défaite au tirage au sort de la boule noire version Koh Lanta. Non, il s’agit tout simplement d’une aide apportée aux nageurs non-voyants ou malvoyants afin de leur indiquer l’arrivée imminente du mur et les préparer à amorcer leur virage sous l’eau.

En para natation, en effet, et ça semble assez évident à comprendre, il n’est pas question d’être accompagné d’un guide pendant sa course, comme ça peut-être le cas en para athlétisme ou en para cyclisme, avec le vélo tandem. C’est une question de bon sens : imaginez le bazar que ça serait sous l’eau si chaque athlète déficient visuel ou non-voyant devait nager avec une personne à ses côtés dans le couloir. Pour l’heure, on n’a pas trouvé mieux que ce système pour avertir les nageurs sans gêner le bon déroulement des courses.

« Il existe d’autres méthodes, notamment à l’entraînement, qui permettent de signaler l’arrivée du mur, avec des objets lestés, des bâches principalement, qui vont venir frotter soit la main, soit le buste du nageur quand il passe dessus, mais en compétition ce n’est pas possible de mettre ça en place dans le bassin », détaille Julien Moulin, le coach de , la seule à utiliser ce système en équipe de France. C’est lui qui se transforme donc, le temps des courses en « tapper ». Le mot vient de l’anglais « tapping » qui veut dire « tapotement ».

« Même si ça paraît un peu artisanal d’un point de vue matériel, ça reste ce qu’il y a de plus fiable. On n’a pas le droit à des systèmes audios ou des dispositifs sous l’eau, donc il faut forcément passer par une personne extérieure au bassin », poursuit-il. S’il parle d’artisanat, c’est que dans 80 % des cas, les perches utilisées sont des cannes à pêches bricolées avec, au bout, une balle de tennis ou un petit bout de mousse, histoire de ne pas embrocher la tête ou le dos des nageurs. « Les cannes à pêche ont l’avantage d’être longues et rétractables, ce qui permet de les transporter facilement », explique le « tapper » tricolore.

Un gros travail de coordination en amont

Vu comme ça, on pourrait penser que ça n’a rien de bien sorcier. L’athlète arrive près du mur, hop, un petit coup sur le dos et emballé, c’est pesé. Mais dans les faits, haut niveau oblige, tout est une affaire de détails et de précisions. Ce sont les fameux gains marginaux, ceux qui tracent la frontière entre la gloire de la médaille et l’anonymat d’une quatrième place.

Un bon « tapping » demande un gros travail en amont pour ne pas se rater le jour de la course et une complicité de tous les instants entre l’athlète et son coach. Sans oublier une confiance mutuelle. Un peu comme quand on jouait dans la cour de récré à se laisser tomber en arrière, les yeux fermés. Mieux vaut avoir confiance en son pote censé nous rattraper, sous peine de se fracasser l’arrière du crâne sur le bitume.

« Pour un athlète non-voyant, si le tapper oublie de le toucher ou qu’il s’y prend trop tard, le nageur peut taper dans le mur. Mais ça ne nous est jamais arrivé, se félicite Julien Moulin. Il faut être vraiment calé, c’est pour ça que ce sont les entraîneurs qui le font car ils connaissent parfaitement leur athlète. On sait exactement quand est-ce qu’on va lui envoyer le signal et elle, elle sait exactement quand elle le reçoit ce qu’il y a à faire et où elle sera dans le bassin. »

Ce qui n’empêche pas le duo de faire évoluer sa réflexion et ses techniques. Ce fut le cas pour Léane Morceau sur le 100 m papillon. « On a modifié son approche du mur lors du dernier stage avant les jeux. Avant, je la touchais plus proche du mur et ça pouvait créer des petites incertitudes sur la qualité du virage. On a décidé de la toucher un peu plus tôt, ça lui permet de se régler et réfléchir à l’enchaînement sur trois mouvements de nage plutôt que sur deux. » Un vrai travail d’horloger, qu’on vous dit.

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