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Paris 2024 : Derrière les Jeux, la mobilisation générale pour lutter contre le gaspillage alimentaireSportuneBébés et MamansMinutes Maison Paris 2024 : Derrière les Jeux, la mobilisation générale pour lutter contre le gaspillage alimentaireSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Paris 2024 : Derrière les Jeux, la mobilisation générale pour lutter contre le gaspillage alimentaireSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Nicolas Camus 07 Sep 2024,16:40

Aux Invalides,

Ces gestes, Véronique Labrid les a répétés inlassablement depuis le début des , en juillet. Ouverture de la chambre froide, transfert des cagettes stockées à l’intérieur vers le véhicule frigorifique, fermeture des portes, direction un entrepôt parisien des . Mais en ce vendredi après-midi, sur le site des Invalides, cette opération avait un petit goût d’inédit pour la bénévole de la célèbre association d’aide alimentaire fondée par Coluche. Le patron des Jeux en personne, , était là pour lui donner un petit coup de main.

360.000 repas distribués

Le président du Comité d’organisation (Cojo) tenait, avant la fin des dimanche, à venir saluer les représentants des trois assos avec lesquelles Paris 2024 avait signé un partenariat pour lutter contre le gaspillage alimentaire et redistribuer les surplus venus des sites de compétitions et du Village des athlètes. Au total, selon le Cojo, 180 tonnes de denrées alimentaires (100 lors des JO, 80 lors des JOP) ont été récupérées puis redistribuées par les Restos, et , ce qui représente environ 360.000 repas offerts à ceux qui en ont besoin.

« Je suis très impressionné par ces acteurs de l’ombre, qui font un travail au quotidien remarquable. Il faut les saluer et les féliciter, clame Tony Estanguet. Ça fait du bien de voir des gens qui font ce genre d’actions qui donnent beaucoup de sens à tout le reste. Oui, ces Jeux étaient spectaculaires, on a connu plein d’émotions, mais derrière tout ça il y avait aussi des gens très engagés au service des plus démunis, pour que ce qui brille à la télé ou dans les stades serve aussi à ceux qui sont plus éloignés de tout ça, qui sont en difficulté. »

« Une organisation d’une envergure exceptionnelle »

La rencontre est chaleureuse, on sent l’émotion chez les dirigeants de ces trois associations, venus avec quelques bénévoles. Entre eux et le triple champion olympique de canoë, on ne sait pas bien qui a le plus de gratitude. Les premiers pour avoir eu accès à une quantité de nourriture inédite, « vraiment de très bonne qualité et très variée », comme le dit le responsable Ile-de-France des Restos Serge Malet, le second pour avoir pu compter sur une mobilisation sans précédent afin de remplir un objectif qui lui tenait à cœur.

« Ça s’inscrit dans notre objectif global de Jeux responsables, explique-t-il. On savait que la partie restauration est très émettrice en carbone et en gaspillage. C’était un gros défi, avec 13 millions de repas à servir dans ces Jeux et une moyenne comprise entre 5 et 10 % de gaspillage sur les grands événements de ce type. Ça fait vite des quantités importantes, alors on s’est rapproché des acteurs qui savent comment réduire ce gaspillage, on s’est appuyé sur leurs compétences, leurs réseaux. Ils ont passé l’été avec nous, chaque jour, très tôt le matin, très tard le soir, et ce n’était pas évident pour eux non plus. Ils nous ont aidés à être efficace. »

La photo souvenir qui va bien.  - 20 Minutes

Chaque jour, les trois associations faisaient les tours des sites qui leur étaient alloués, parfois dès 4 heures du matin, pour récupérer fruits, légumes, laitages, sandwichs ou salades. S’engageait alors une petite course contre-la-montre pour ramener ces produits frais – donc soumis à des règles bien précises de consommation – à l’entrepôt, les trier puis les redispatcher sur leurs points habituels de distribution. « Ça a été une organisation d’une envergure exceptionnelle pour nous », souffle Andrée Maître, la directrice événements sportifs de la Fédération des banques alimentaires.

Une grande rencontre avec tous les bénévoles à l’automne ?

Cette dernière a mobilisé 350 bénévoles sur tout le territoire, depuis même l’arrivée de la Flamme olympique à Marseille, en mai, pour pouvoir servir in fine quelque 170.000 repas. « On a découvert nos régions la nuit, on s’est beaucoup promené pour collecter et redistribuer, reprend la responsable en souriant. On est fiers d’avoir participé à notre niveau à ce grand moment, on s’est tous réunis pour une très belle cause. »

A ses côtés, Serge Malet et Valérie de Margerie, fondatrice et président du Chaînon Manquant, acquiescent. Pour tous, les deux mois qui viennent de s’écouler ont été dingues, sur la brèche quasiment 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour remplir leur mission. « Grâce à ça, on a pu maintenir toutes nos activités pendant l’été, notamment dans les centres ouverts pour les mamans avec leurs bébés, relève Serge Malet. Donc pour nous, c’est une très belle opération. »

Les trois associations ont en plus appris à collaborer, à unir leurs efforts pour redistribuer le plus vite possible et donc éviter le gaspillage. « Ça a embarqué tout l’écosystème de la solidarité alors qu’on était très petits dans notre coin sur ce sujet, note Valérie de Margerie. Dans cette période où la précarité alimentaire explose, c’est un héritage qu’il faudra conserver. »

« Le mouvement inter-associatif s’est développé pendant ces Jeux et je crois qu’on en gardera tous quelque chose », ajoute le délégué Ile-de-France des Restos du Cœur. Tous affirment la volonté de poursuivre sur cette voie, sous les yeux de Tony Estanguet, pas le moins heureux d’entendre ça. Avant de partir, le patron des Jeux émet l’idée d’une grande rencontre à l’automne avec tous les bénévoles engagés qui le voudront. « Oui, il faut saluer leur engagement, ils n’ont pas compté leur temps, et ont quelque part sacrifié leurs vacances pour cette opération », approuve Andrée Maître.

Ils sont environ 500, au total, à avoir participé à « cette expérience qu’on n’oubliera jamais », comme la définit la responsable. « C’était à Paris, les Jeux du siècle, les sites étaient magnifiques, tout ça a fait qu’on a eu une mobilisation très forte des bénévoles, poursuit Serge Malet. Certains se sont tapés de bonnes journées, parfois de 7 heures à 21 heures, et ils sont encore là, jusqu’à la fin. On pourrait distribuer quelques médailles d’or. » La remarque fait sourire tout le monde. Quitte à être avec le big boss, autant en profiter.

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