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Jeux paralympiques 2024 : « Je me sens honteux »… Les nageurs français dégoûtés de terminer sur une soirée ratéeSportuneBébés et MamansMinutes Maison Jeux paralympiques 2024 : « Je me sens honteux »… Les nageurs français dégoûtés de terminer sur une soirée ratéeSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Jeux paralympiques 2024 : « Je me sens honteux »… Les nageurs français dégoûtés de terminer sur une soirée ratéeSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Nicolas Camus 08 Sep 2024,08:40

A Paris La Défense Arena,

Cela devait être le feu d’artifice final pour les nageurs français, grands pourvoyeurs de médailles pour la délégation avec 14 podiums depuis le début de ces , dont le tout premier titre qui avait lancé la machine vers le record, par . Mais la dernière session dans la bouillante piscine olympique ce samedi soir s’est transformée en cauchemar pour les Bleus, qui ont enchaîné les désillusions.

Kylian Portal, le week-end dernier, a d’abord terminé 4e du 100m papillon, à 4 minuscules centièmes de seconde de la troisième place. Un résultat que le jeune homme de 17 ans mettra longtemps à digérer.

Portal très dur avec lui-même

En pleurs au bord du bassin après la course, il a mis une bonne heure pour retrouver ses esprits, aidé notamment par son frangin. C’est seulement ensuite qu’il est venu en zone mixte, mais même après tout ce temps, il ruminait encore. « Je fais la course parfaite, sauf sur cette touche à la fin. Je suis tellement déçu… J’avais tout dans les bras », regrette-t-il.

Le Français est inconsolable, et se montre très dur envers lui-même. « J’avais fait un meilleur temps à l’entraînement il y a quelques semaines. C’est vraiment très amer, poursuit-il. Je fais ce qu'il faut pendant la course et il manque juste cette touche finale. Je ne sais pas ce que je fais, je panique un peu. J’ai pensé qu’il fallait que je rajoute un coup de bras, mais en fait, j’étais déjà assez proche. On dira que c’est par manque d’expérience, mais je trouve que c’est une excuse facile. Je ne dois pas rater cette arrivée. »

Le relais jamais dans le coup

Cette faute lui a coûté selon lui la médaille d'argent, remportée par l’athlète sous bannière neutre Dzmitry Salei, 25 centièmes devant lui. Comble de la poisse, l’écran situé juste derrière nous dans le couloir aménagé pour la presse diffuse pile à ce moment-là les images du podium de sa course. Le nageur le remarque, et c’est comme si sa peine pesait tout de suite deux plus lourd. Face à ça, difficile de ne pas se sentir démuni, et un peu triste pour celui qui n’est encore qu’un ado et qui a fait vibrer des milliers de personnes quelques jours plus tôt. Il ne faudrait pas qu’il l’oublie, tout de même.

« Oui, tout le monde me le répète depuis tout à l’heure. Je vais essayer de profiter, même si ça va être très difficile, répond-il quand on lui fait remarquer cette première sacrée expérience au plus haut niveau paralympique. Je vais essayer de prendre du plaisir. Je sais que ça m’aidera aussi sur les prochaines années. Ça va me donner encore plus envie d’aller chercher des médailles. » Voilà ce qu’on voulait entendre, Kylian.

Le Francilien n’est malheureusement pas le seul déçu de cette soirée. Une bonne heure plus tard, pour la toute dernière course des Jeux dans cette arène où l’on aura vécu, le ou les frissons du podium fraternel de Kylian et Alex Portal, justement, le relais mixte 4x100m nage libre était censé emporter le public pour une ultime danse.

Mais Laurent Chardard, Agathe Pauli, Emeline Pierre et Ugo Didier, vice-champions du monde et champions d’Europe de la discipline, n’ont pu prendre que la 5e place. Largués à la mi-course, ils ont grappillé peu à peu, laissant un temps croire à l’exploit, mais Didier a été un peu court pour parachever la remontada. « On voulait finir en apothéose, et c’est dur de finir là-dessus, ne cache pas Chardard. Je suis, et on est, très déçus, parce qu’à la fin on a vu les gradins se vider et on aurait aimé faire rester tout le monde pour vibrer sur ce podium. »

Emeline Pierre au bord des larmes

Derrière lui, Emeline Pierre a du mal à retenir les larmes qui lui montent aux yeux. Médaillée d’or sur 100m il y a quelques jours, elle est infiniment triste de ce résultat, et c’est pour elle une souffrance d’être là. Ugo Didier se permet de répondre à sa place :

« Emeline et moi, on fonctionne un peu pareil. Nous deux, on a eu la chance d’aller chercher une médaille, d’or qui plus est. Emeline est quelqu’un qui pense beaucoup aux autres, et ce soir, elle avait besoin, et moi aussi, de ramener cette médaille à Agathe (Pauli), aux entraîneurs qui n’ont pas eu la chance aussi d’être sur le bord du bassin, à tous ceux qui ont participé à la construction de ce relais. La tristesse, elle est pour nous certes, mais aussi et surtout pour tous ces gens-là. »

Les Bleus ont pourtant nagé dans les mêmes eaux que lors de leur médaille mondiale de l’an dernier, mais il faut croire que la concurrence s’est grandement améliorée depuis. « Je suis vraiment étonné du niveau, relève Didier. L’Italie (médaille d’or), on les attendait, mais l’Australie (2e) et le Brésil (4e) déjà un peu moins et surtout les États-Unis (3e), c’est une grosse surprise. »

Le grand frère de Lucas, en argent plus tôt dans la journée au tennis de table, est stupéfait et abattu. « Je me sens un petit peu honteux de montrer cette prestation-là au public », lâche-t-il. Ce n’est pas Emeline Pierre qui le contredira. Elle ressent déjà « le grand vide » qui l’attend, comme tous les autres athlètes, à partir de dimanche soir. A nous aussi, toutes ces émotions - grisantes ou plus déceptives, mais toujours très fortes - vont beaucoup manquer.

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