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Documentaire sur DJ Mehdi : « Les Princes de la Ville », album mythique que personne ne peut écouter (ou presque)SportuneBébés et MamansMinutes Maison Documentaire sur DJ Mehdi : « Les Princes de la Ville », album mythique que personne ne peut écouter (ou presque)SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Documentaire sur DJ Mehdi : « Les Princes de la Ville », album mythique que personne ne peut écouter (ou presque)SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Octave Odola 18 Sep 2024,16:40

En son temps, . L’Arc de Triomphe, Rim’k l’a enflammé samedi dernier. Après sa performance à , le rappeur a ambiancé la parade des champions samedi en entonnant Tonton du Bled, l’un des classiques du 113, son ex-groupe.

Sans oublier de faire un clin d’œil à son ami DJ Mehdi, à l’origine de cette production indémodable issue des Princes de la Ville. , documentaire d’Arte, retrace le parcours de ce génie de la musique, décédé accidentellement en 2011 à l’âge de 34 ans.

Il fait la part belle au premier album du groupe vitriot, presque intégralement produit par l’autodidacte Mehdi. Mais, pour aller réécouter l’un des albums physiques les plus écoulés de l’histoire du rap français, il faudra se contenter (pour l’instant) des extraits musicaux issus du doc.

Un disque mythique mais fantôme sur les plateformes

Car l’opus, sorti en 2000, n’est toujours sur les plateformes de streaming, à cause notamment de problèmes de droit (lire l’encadré). Au point de se questionner sur la place occupée par ce drôle d’objet : un disque mythique, que personne ne peut écouter.

« Le fait que l’album ne soit pas disponible facilement sur les plateformes est un frein à son rayonnement, mais les morceaux et même l’album peuvent être facilement trouvables en ligne », tempère Yann, du site musical spécialisé Samples.fr.

« On peut certes récupérer les morceaux sur YouTube mais ça pose problème, analyse lui Samba Doucouré, journaliste chez Africultures, qui a participé à la biographie du rappeur Manu Key, réalisateur des Princes de la Ville. Pour bon nombre d’auditeurs, ce qui n’est pas présent sur les plateformes n’existe plus. Ça peut invisibiliser certaines œuvres. »

Comme le tout premier projet du 113, « Ni barreaux, ni barrières, ni frontières », lui aussi aux abonnés absents sur les plateformes. Mais aussi d’autres projets de rappeurs issus de la Mafia K’1 Fry comme le groupe Intouchable.

« La patrimonialisation - le fait de faire entrer dans la mémoire collective en France les productions de rap français - passe nécessairement par la mise à disposition des œuvres », martèle Marie Sonnette-Manouguian, sociologue, co-auteure avec Karim Hammou du livre 40 ans de musiques Hip-hop en France.

Invisibilisation VS Légende

« Sur certains disques plus confidentiels, l’absence de disponibilité sur les plateformes peut-être contraignante, ça peut tomber dans l’oubli, confirme , journaliste et responsable éditoriale rap et rnb chez Deezer France. Pour des projets classiques comme cet album ou les premiers de MC Solaar, qui ont aussi eu ce problème, c’est plutôt l’inverse. On continue d’en parler et on attend avec hâte la sortie. Ça contribue à entretenir la légende du projet. »

D’autant que les tubes de cet album continuent d’être chantés sur scène par les trois ex-rappeurs du groupe (Rim’k, AP, Mokobé), tandis que d’autres rappeurs plus jeunes, reprennent à leur compte Car, au-delà du (futur) plaisir pris par les plus fidèles auditeurs à réécouter ce projet, la question de la transmission aux jeunes générations se pose.

« C’est là qu’entrent en jeu les médias rap notamment sur Internet. Ils permettent aux plus jeunes de se replonger dans des classiques. Ça permet aux plus jeunes, pas forcément habitués à aller digger pour découvrir des sons, de parfaire leur culture rap », souligne Samba Doucouré, présent au Rex lors de l’avant-première du documentaire.

Sans plateforme, les novices et les puristes peuvent toujours se tourner vers le format physique. Mais il faudra casser son PEL. « La rareté fait grimper les prix et donne à l’album un côté culte, comme les premiers albums de Solaar avant réédition, prévient Yann de Samples.fr. Comptez environ 300 euros pour un vinyle d’occasion. »

Un tarif prohibitif pour toute autre personne qu’un collectionneur compulsif ou qu’un DJ, alors que est lui numéro 1 des ventes sur Amazon. A moins d’être jeune… Et ambitieux.

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