Cyril Hanouna est de retour. Une semaine avant le début des hostilités sur C8, avec de «  »sur C8, c’est sur Europe 1 que l’animateur a fait son retour. Son émission « On marche sur la tête », créée pendant la campagne des élections législatives de juin 2024, est désormais en quotidienne, de 16 heures à 18 heures (là où « Touche pas à mon poste » sera en direct de 18h10 à 21 heures…).

Pour cette première, Cyril Hanouna a démarré en douceur, voir avec une légère paresse. Les habituels chroniqueurs – Valérie Benaïm, Gilles Verdez, Olivier Dartigolles, Eliot Deval et Guillaume Genton – étaient là, rejoints, tout de même, par Thaïs d’Escufon, militante d’extrême-droite. Pas de quoi rassurer l’Arcom qui avait demandé à Europe 1 de mieux respecter en juin… L’Arcom avait noté que le Nouveau Front populaire était « traité de manière systématiquement critique et virulente, en des termes souvent péjoratifs et outranciers. »

De « On se fait douiller » à « je l’adore »

L’Arcom, , a d’ailleurs été la cible de Cyril Hanouna en début d’émission : « on est la seule émission radio que l’Arcom écoute, on les embrasse. » L’animateur a aussi assuré en ce début d’émission : « , vous le savez. » Pourtant, passée cette introduction, le programme a ronronné sur un canevas archiconnu. Anti-woke (dans une séquence censément humoristique particulièrement indigente), l’émission s’est surtout perdue dans des analyses politiques niveau « grand débutant », égrainant des banalités sur la situation du pays en attente d’un gouvernement.

Chaque chroniqueur y est allé de son pronostic, donnant l’occasion à Cyril Hanouna de dire à une bonne dizaine de reprises « je l’adore », « il est génial », « humainement il est top », à propos, en vrac, de Gérald Darmanin, Tony Estanguet, Ségolène Royal, Xavier Bertrand, Fabien Roussel, David Lisnard… Seule Lucie Castets ne trouve pas grâce aux yeux de Cyril Hanouna. « C’est n’importe quoi, c’est pas sérieux, tranche-t-il à plusieurs reprises. Alors pourquoi pas Séverine Bichot ma boulangère… »

Au milieu de tout ça, Thaïs d’Escuffon est extrêmement discrète, tout juste réussit-elle à glisser « on se fait douiller » à propos du retour au gouvernement de personnalités déjà connues. Bref, on s’ennuie un peu.

Deux heures, c’est long

Bien sûr, très peu d’auditeurs seront branchés sur Europe 1 non-stop de 16 à 18 heures mais cette première émission démontre que deux heures de talk, c’est long. Le tunnel sur l’antisémitisme de LFI, heureusement entrecoupé de flash infos et de pubs, aura été particulièrement pénible. Le tweet de Jean-Luc Mélenchon sur l’attentat antisémite à la Grande-Motte a été le prétexte de relancer une très longue séquence de près d’une heure sur le parti politique régulièrement accusé d’encourager l’antisémitisme en France.

« On a un peu l’impression de dire toujours la même chose », se lamente Cyril Hanouna sans qu’on puisse lui donner tort. Comme pendant toute l’émission, chaque prise de parole de Gilles Verdez, à ce sujet ou un autre, est coupée par des « c’est insupportable » et « c’est n’importe quoi » de Cyril Hanouna. Valérie Benaïm vient régulièrement pondérer et relancer le débat. Guillaume Genton s’exclame que « franchement, vous exagérez », un auditeur pousse « un cri du cœur » – la plupart du temps contre Mélenchon et LFI… « On marche sur la tête » ronronne la recette de « Touche pas mon poste » sans les séquences de divertissement.

Vous saurez tout, mais pas aujourd’hui

A plusieurs reprises, Cyril Hanouna annonce qu’il va « tout raconter, tout expliquer » à propos de la décision de l’Arcom de pour les prochaines années. Il promet aussi de dire « comment ça va se passer pour la suite ». Hélas, pris par le temps, il n’en fera rien.

Marlène Schiappa vient pour la fin de l’émission et donne à son tour son analyse sans sel de la situation politique et remet le disque anti-LFI en route pour dix minutes. On accueille les pubs de 17h54 avec soulagement, c’est terminé pour aujourd’hui. Mais ça revient dès mardi, et chaque jour jusqu’au vendredi.