Il y a ceux, comme Pierre, qui misent sur les « valeurs sûres que représentent les  ». Et les autres, pour qui il est hors de question d’attendre le pour se plonger dans l’une des 459 nouveautés de la . « J’attends la parution des des auteurs que j’apprécie et je flâne dans les rayons pour choisir les autres », raconte Caroline. « Je reste des heures dans ma préférée à lire les textes au dos des livres » avoue aussi Christine, quand Anne-Lise oriente son premier choix sur la couverture elle-même : « C’est elle qui me donne envie d’aller voir le résumé pour savoir si le livre pourrait me plaire. »

Audrey Escoin, bibliothécaire à Stiring-Wendel en Moselle, et pour la , pense que le libraire est le premier prescripteur et le meilleur conseiller pour ne pas se perdre dans la jungle de la rentrée littéraire. « Il n’y a malheureusement plus de librairie dans ma ville, regrette-t-elle, mais je suis beaucoup de libraires sur les réseaux sociaux : ils lisent beaucoup et sont les premiers informés. Et puis on aime tous leurs post-it avec des cœurs ou leurs pour recommander des nouveautés. »

« Je lis une trentaine de livres à chaque rentrée », confirme Emma Damecour, responsable du rayon littérature à la librairie Fontaine à Paris (16e). Les petites notes qui « attirent les clients et lancent la discussion », elle en écrit depuis sa prise de poste, il y a quatre ans. « Les livres qui n’ont pas de note, c’est parce que je ne les ai pas lus, concède-t-elle. Mais leurs auteurs sont souvent très connus et n’ont pas besoin de moi. Je préfère dénicher la petite pépite que personne ne connaît et la partager. C’est tellement dur d’être visibles pour les écrivains pas connus. » Leur faire vite une petite place dans les rayonnages, sachant que « j’aurai retourné la plupart de ces livres d’ici trois mois ». Glisser un avis « coup de cœur » quand le livre a été lu et qu’il le mérite. En parler de vive voix avec les clients qui ne demandent que ça.

Coup de cœur de la libraire pour « Badjens » de Delphine Minoui

« J’aime beaucoup (Grasset), dont j’avais déjà apprécié Petit Pays. Ou Jour de ressac de Maylis de Kerangal (Verticales), qui commence comme un polar avec une écriture très fluide et qui a un moment déraille et part sur autre chose… Mais mon coup de cœur de cette rentrée, pour l’instant, c’est (Le Seuil) qui se présente comme une fiction très documentée sur une adolescente au tempérament de feu dans l’Iran d’aujourd’hui. Et puis si vous me demandez, comme beaucoup de clients, une comédie un peu originale dans le flot des livres assez sombres de la rentrée, vu qu’il y en a très peu, je recommande Marc ». Il s’agit d’un (éd. Rue Fromentin) qu’Emma présente comme « une comédie barrée sur des lecteurs qui voient des messages codés dans les romans de  ».

Bref, rien ne saurait remplacer le contact direct avec un spécialiste qui a déjà lu le livre que vous convoitez. « Mais il ne faut pas oublier l’importance de la presse écrite, qui reste très prescriptrice, et des réseaux sociaux pour faire découvrir un livre ou un auteur », souligne la bibliothécaire Audrey Escoin, confirmant les propos de certains de nos lecteurs. C’est le cas de Paule qui, en plus de son libraire, se fie volontiers « aux critiques des magazines ». On espère qu’elle pense aussi à consulter la plateforme « 20 Min Books » avec ses publiées à tour de bras en cette période de rentrée littéraire.

La bibliothécaire Audrey veut surprendre avec Almodovar

« Parfois s’y trouve présenté le nouveau roman d’un auteur que je connais et apprécie, c’est agréable, confirme Yane, une autre lectrice. Il arrive aussi qu’un article me donne envie de lire le roman d’un auteur que je ne connais pas encore. »

Pour cette rentrée, la bibliothécaire Audrey Escoin sait qu’on va lui demander « les nouveautés d’auteurs connus, comme (Albin Michel) » en plus de celles qu’elle recommande spontanément sur son compte Instagram, ou dans le groupe « 20 Min Books », comme (Albin Michel) ou (Michel Lafon), deux livres qu’elle a apprécié, même s’ils sont différents de ce à quoi ces auteurs l’ont habituée. « Cela tombe bien car j’aime être surprise et d’ailleurs, à la bibliothèque aussi, il arrive qu'on me demande des livres qui sortent de l'ordinaire. » A Christine, notre lectrice qui « peine à être surprise », notre libraire recommande (Albin Michel), l’histoire décoiffante d’un jeune homme qui devient escort après un licenciement quand notre bibliothécaire lui propose Dernier rêve, un roman signé Pedro Almodovar et publié cette semaine chez Flammarion.