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« Le cinéma français n’a pas rendu à Alain Delon l’hommage qu’il méritait à son départ », déplore Muriel RobinSportuneBébés et MamansMinutes Maison « Le cinéma français n’a pas rendu à Alain Delon l’hommage qu’il méritait à son départ », déplore Muriel RobinSportuneBébés et MamansMinutes Maison

« Le cinéma français n’a pas rendu à Alain Delon l’hommage qu’il méritait à son départ », déplore Muriel RobinSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Fabien Randanne 08 Sep 2024,00:40

Ces derniers jours, Muriel Robin était en plein marathon de promotion pour la saison 2 de , prochainement diffusée sur . Dans cette série policière, où l’humour tient une grande place, elle incarne Louise Arbus, une professeure de criminologie à l’esprit et au sens de la répartie aiguisés. Un rôle qu’elle se réjouit de jouer, comme elle l’a déclaré à 20 Minutes. Au cours de l’entretien, elle s’est également exprimée sur le décès d’, dont elle était une amie et dont elle parle au présent, mais aussi sur ses propos de l’an passé, lorsqu’elle avait dénoncé l’homophobie latente dans le cinéma français.

Vous avez pris plaisir à retrouver le costume du personnage de Louise Arbus ?

Beaucoup. Si j’ai dit oui au départ, c’est que ce personnage me plaisait. Elle aime la vie, elle est très vivante, son œil pétille tout le temps, ses sens et son cerveau marchent très très bien ! J’ai aimé la retrouver et retrouver tout le monde. Sur cette saison 2, tout va monter d’un cran. Les enquêtes policières sont plus tendues et tordues, le rire est encore davantage présent, dans l’écriture et dans le jeu.

Avez-vous l’impression que ce rôle est un jalon dans votre carrière ? Qu’il permet de montrer une autre facette de vous au public ?

J’avais dit, en rigolant, après le tournage d’un téléfilm que j’allais arrêter de me grimer, d’être vieille, moche… C’était bien de ne pas être habillée avec des robes en mousse, j’ai adoré ça un temps, mais là, je n’en ai plus envie. Peut-être que le prochain projet, je le ferai tout en Louboutin (rires). Là, c’est la première fois qu’on me voit dans des vêtements normaux, d’aujourd’hui, avec un parler qui pourrait être le mien, termes de criminologie excepté. L’humour est différent de celui que j’ai sur scène mais, en vieillissant, on est moins en force et davantage dans la subtilité et la légèreté.

Partager les tournages avec votre épouse, Anne Le Nen, qui joue la capitaine Delandre, c’est un plaisir ou une petite pression ?

C’est un plaisir de rester ensemble. Le temps passant, c’est ce que je préfère, c’est ma priorité dans ma vie. Etre quatre mois , c’est très chouette. Je trouve Anne très bonne comédienne et elle a, ce qui est très rare, un charisme très fort, beaucoup de présence. Quand je partage une scène avec elle, elle est là, elle ne va pas décoller avec un éternuement. Quand j’éternue, je peux vraiment faire décoller les gens parce que j’ai une énergie, une force. Lorsque nous sommes toutes les deux, je me dis que le public regarde d’abord Anne en premier et, comme je l’aime, ça me plaît beaucoup.

Vous êtes allées toutes deux rendre hommage à Alain Delon, dans sa propriété de Douchy, quelques heures après son décès. Que représentait-il pour vous ?

La beauté, donc le rêve. Et le cinéma. Qui était ce que je voulais faire, et puis bon, l’histoire ne s’est pas écrite comme ça. Il représente un ami. On se connaît, lui et moi, depuis pas mal d’années. Il adore Anne. Ils se ressemblent un peu physiquement, ils ont quelque chose d’animal tous les deux, quelque chose de commun dans le regard. Il m’a toujours bouleversée. J’ai toujours vu en lui le petit garçon brisé et quand on a vu ça chez quelqu’un, on prend tout. Je sais ce qu’il a pu dire, mais quand on voit l’enfant, on est en empathie totale. Je pense que beaucoup de femmes voulaient être dans les bras d’Alain, moi, je voulais le prendre dans mes bras pour le consoler, le faire rire. Nous sommes allées le voir parce que l’on ne pouvait pas être là le jour des funérailles. Nous lui avons dit au revoir, il était d’une beauté, mais d’une beauté ! Un seigneur. Je trouve que le cinéma ne lui a pas rendu à son départ l’hommage qu’il méritait. C’est comme si le cinéma donnait plus d’importance à ce que l’on pourrait critiquer chez Delon, mais, pour moi, il n’a tué personne.

En parlant du monde du cinéma, vous avez déclaré, l’an passé, dans « Quelle époque ! », qu’un acteur ou une actrice homo dont l’orientation sexuelle serait connue ne pouvaient espérer obtenir des rôles de premier plan. Vos propos ont fait couler beaucoup d’encre. Avez-vous été surprise que cela fasse autant réagir ?

Oui et non. Ce qui m’a intéressée, . J’ai hâte de voir si demain un homme [gay] pourra… Ça marche pour Vincent Dedienne, qui est un très grand ami à moi. Il est le seul. On sait qu’il est homo et, en même temps, on lui met des femmes dans les bras au cinéma. Est-il l’exception qui fait la règle ou y en aura-t-il d’autres ? On verra. Jodie Foster, elle s’est tue pendant trente ans, sinon elle n’aurait jamais fait cette carrière-là. Après qu’elle a fait les films qu’elle voulait faire, elle a parlé, en disant « tant pis si mon prochain ne sort pas dans 30.000 salles ».

Avez-vous reçu des messages, en privé, d’acteurs ou d’actrices homos vous remerciant pour votre prise de parole ?

Non, parce que ceux qui sont homos et se cachent, eh bien ils se cachent, donc ils ne vont pas me faire signe, peut-être de peur que je trahisse la vérité. Sauf que je la connais déjà, pour un certain nombre.

Du côté de vos projets, que préparez-vous ?

Un film qui s’appelle Magistrate. J’y joue une greffière et Louise Bourgoin y incarnera ma fille, une procureure. Ce sera le premier long métrage de Pierre Mazingarbe, qui a un cerveau un peu à la Dupontel. Cela m’intéresse beaucoup de voir ce que ce garçon va faire parce qu’il y a le scénario sur le papier et il y a aussi ce qu’il va écrire avec sa caméra. Je pense que le résultat ne sera pas dans le champ contrechamp classique. C’est sympa, à faire un premier film, je trouve.

C’est important pour vous d’encourager la jeune génération d’artistes ?

Oui, en tout cas, il m’a choisie et comme, au cinéma, personne ne me choisit, déjà, je le remercie de ça et je suis très heureuse de faire son film.

Il y aura une saison 3 de « Master Crimes » ?

Oui, l’écriture a commencé pendant qu’on tournait la 2. On devrait avoir les textes fin novembre. On partira ensuite en tournage. Après, avec Anne, on a écrit un long métrage. J’ai eu une idée il y a très longtemps, elle a vieilli mais elle a tenu la route. On s’y est remises à deux. ça s’appelle L’amour c’est l’amour et je devrais le réaliser en 2025, j’espère. J’aimerais le coréaliser avec Marwen [Abdallah, réalisateur de Master Crimes], parce qu’il est extraordinaire et que, pour un premier film, je choisis l’humilité et je préfère m’assurer, jouer la sécurité, comme je serai beaucoup à l’image. Pour le deuxième, je m’en arrangerais toute seule, peut-être. Encore que, faire les choses à deux, finalement… J’ai été beaucoup seule en scène, donc c’est pas mal aussi de partager, de débattre. On fait mieux à deux.

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