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admin 10 Sep 2024,16:40

Quand le printemps s’installe dans les zones tempérées de l’hémisphère nord, les jours s’allongent, les fleurs s’épanouissent et les oiseaux se font la cour, construisent des nids et élèvent leurs petits. Bon nombre de ces oiseaux ont été absents tout l’hiver, passant la saison froide plus au sud pour profiter d’un climat plus doux. Certains ont parcouru des milliers de kilomètres pour rejoindre leur zone de reproduction au même moment que les années précédentes. La raison pour laquelle ils entreprennent un tel voyage se comprend aisément : ils cherchent à améliorer leurs chances de survie en fuyant l’hiver et mettent le cap vers le sud, où la nourriture est abondante. Puis ils reviennent vers le nord pour élever leurs petits dans des zones où ils auront plus de chances de survivre : les prédateurs y sont relativement peu nombreux et les journées sont plus longues, offrant aux parents plus de temps pour nourrir leur progéniture.

L’origine de ces voyages annuels est toutefois un sujet de débat pour les scientifiques. Le registre fossile ne permet pas de déterminer quand les premiers oiseaux ont commencé à migrer, mais des éléments suggèrent que ce comportement est au moins vieux de plus de 125 000 ans. Des études génétiques ont notamment montré que la buse des Galápagos a divergé de la buse de Swainson il y a 125 000 à 250 000 ans, quand des buses des Swainson se sont probablement égarées en cours de migration. Cependant, ce comportement est sans doute bien plus ancien. De nombreux autres animaux, comme les rennes, les gnous ou les papillons ont développé au cours de leur évolution un comportement migratoire, suggérant qu’il s’agit d’une réponse simple pour tirer parti des ressources saisonnières. Il serait donc étonnant que les oiseaux, disposant d’un mode de déplacement particulièrement efficace – le vol – n’en profitent pas.

Différentes migrations pour différents besoins

Le débat scientifique a longtemps tourné autour de l’origine des oiseaux : les espèces migratrices actuelles venaient-elles des tropiques ou des zones tempérées de l’hémisphère nord, avant de commencer à voyager entre deux climats pour profiter des avantages de chacun ? Aujourd’hui toutefois, les ornithologues commencent à voir les choses différemment : les oiseaux sont partout, et leurs migrations leur servent à fuir des environnements dangereux qui mettent en danger leur survie, peu importe leur origine. En fait, toutes les espèces qui vivent sous des hautes latitudes ou presque doivent être migratrices pour survivre, bien qu’il y ait des exceptions comme le lagopède alpin, que l’on trouve notamment dans l’Arctique et les montagnes d’Europe et d’Asie ; il est sédentaire et se cache en hiver dans des creux abrités du vent.

En voyant les choses de cette manière, les scientifiques peuvent mieux comprendre des comportements migratoires différents : le gobemouche du Cachemire et la grive de Ward restent par exemple sous les tropiques, migrant d’un lieu en altitude, les montagnes de l’Himalaya en Inde et au Pakistan, vers les hauts plateaux du Sri Lanka. D’autres oiseaux ne recherchent pas nécessairement des zones sans hiver : les oies à bec court quittent ainsi l’Islande ou le Groenland pour passer la saison froide en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas. Et bien que les migrations soient moins communes chez les espèces tropicales des plaines, elles peuvent, comme le martin-chasseur du Sénégal, effectuer une migration locale en raison de l’alternance de la saison sèche et de la saison des pluies.

Instinct génétique et reproduction sociale

Si le départ des oiseaux vers des zones moins froides ou moins sèches se comprend aisément, leur retour vers les régions qu’ils ont quittées est moins facile à expliquer. Le consensus scientifique est le suivant : comme de nombreux autres animaux, les oiseaux reviennent là où ils sont nés pour se reproduire, car ce lieu leur est familier. Aussi, leurs mouvements migratoires seraient au moins en partie dûs à la génétique. Lorsque des ornithologues croisent une fauvette à tête noire qui migre chaque année sur de longues distances avec une fauvette à tête noire qui effectue une courte migration dans une autre direction, ils obtiennent systématiquement des petits tentant de migrer à distance à intermédiaire dans une direction intermédiaire.

Bien qu’en partie inscrit dans l’ADN des oiseaux, l’instinct du voyage semble aussi déterminé par le système social de l’espèce. Chez les cigognes blanches, qui vivent longtemps et sont sociables, les migrations sont souvent menées par les membres les plus âgés du groupe, apprenant aux jeunes le parcours migratoire qu’ils suivront les années suivantes. Un autre phénomène semble plus franchement d’origine génétique : tous les oiseaux migrateurs semblent savoir exactement quel est le bon moment pour entamer leur voyage. Le changement de la lumière naturelle déclenche une réaction hormonale poussant les oiseaux à s’agiter, à se regrouper même s’ils ne sont pas grégaires, et à se nourrir davantage pour se préparer à l’épreuve physique qui les attend, tandis que les grandes plumes de leurs ailes, les rémiges, se renouvellent. Ce comportement particulier est appelé zugunruhe ou “agitation migratoire”.

Mais si ces comportements sont génétiques, comment expliquer que tous les oiseaux d’une même espèce ne migrent pas forcément ? Certains ornithologues pensent que tous les oiseaux possèdent ces gènes mais qu’ils pourraient être activés ou non. La migration des oiseaux garde encore de nombreux mystères et devra être étudiée davantage pour être mieux comprise dans toute sa fascinante diversité.

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