logo

Martinique : Derrière la colère, un panier de courses beaucoup (beaucoup) plus cherSportuneBébés et MamansMinutes Maison Martinique : Derrière la colère, un panier de courses beaucoup (beaucoup) plus cherSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Martinique : Derrière la colère, un panier de courses beaucoup (beaucoup) plus cherSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Octave Odola 20 Sep 2024,08:40

C’est un marronnier dont les Martiniquais aimeraient bien se passer : la vie chère. En marge de manifestations autour de cette thématique, des violences ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à Fort-de-France.

Après avoir lancé un ultimatum en juillet, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC) a décidé du lancement d’un mouvement de lutte contre la vie chère dès le 1er septembre. Comme le rappelle , les manifestants s’étaient donné rendez-vous devant une enseigne de grande distribution à Fort-de-France. Barrages routiers, véhicules brûlés, , un McDonald’s incendié… Les manifestations ont grimpé en intensité, poussant le préfet de la Martinique à décréter depuis mercredi soir, effectif au moins jusqu’au 23 septembre.

Le même panier à 95 euros au lieu de… 57 euros

« J + 17 du mouvement demandant la baisse générale des prix en #Martinique, la réponse pour l’instant est le mépris du peuple et la répression, décrit un internaute . Savez-vous que des produits peuvent dépasser leurs prix de base de Plus de 600 % ? Les Colons s’engraissent et asphyxient la population. »

Selon une étude de l’Insee parue en 2023, l’écart des prix entre la France métropolitaine et la Martinique était de + 14 % en 2022. Si l’on prend uniquement en compte l’alimentation, le chiffre s’élève à 40 %. La différence est particulièrement importante pour les produits laitiers, la viande, les fruits et les boissons non alcoolisées, selon l’institut statistique.

Le site compare les écarts de prix entre la France métropolitaine et la Martinique et permet de se faire une idée plus précise, produit par produit. Œufs frais, pain de mie, lessive… Sur quinze produits sélectionnés au sein d’un panier de courses d’appoint, la hausse atteint plus de 65 %. Comptez 5,38 euros pour 100 g de pain de mie industriel contre 1,87 euro en métropole (+ 187 %), ou quasiment 6 euros pour du papier toilette contre 2,85 euros en métropole (+ 109 %). Au total, le panier revient à près de 95 euros en Martinique contre 57 euros en métropole, selon les estimations du comparateur de prix.

Plusieurs facteurs en jeu

Et dans l’île, la vie chère ne se limite pas à l’alimentation. Les services de communication - téléphone, Internet - coûtent plus, de même que les loisirs, la culture et le logement. Tout comme l’écart de prix en matière de santé (+ 13 %), même si l’Insee relève une légère baisse par rapport à 2015. Et ce dans un territoire qui présente un taux de pauvreté proche de 27 %, contre 14,5 % dans l’Hexagone.

Selon Patrick Plantard, président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus des Antilles-Guyane, la différence de prix s’explique par « trois causes, identifiées depuis des années », comme il l’indique à l’AFP : l’éloignement géographique, le marché local trop petit, et l’octroi de mer, un impôt local prélevé sur les produits importés.

Des négociations au point mort

Depuis la dernière grève d’ampleur contre la vie chère en 2009, la situation s’est d’ailleurs détériorée en Martinique, où 85 % des produits consommés sont importés. On l’a dit : l’écart des prix avec la métropole était de 14 % en 2022. Il était de 12 % en 2015, et de 10 % en 2010, a calculé l’Insee.

Le président du conseil exécutif de Martinique a proposé la suppression de l’octroi de mer, mais ce dernier permet de financer les collectivités locales. En mars dernier, a proposé une refonte de ce dispositif fiscal, supprimé en 1943 en métropole mais toujours en vigueur en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Mayotte et la Réunion.

Les distributeurs, l’Etat et les collectivités ont annoncé début septembre de baisses de prix sur 2.500 produits de première nécessité. Encore faudra-t-il que tous les acteurs puissent dialoguer. Il y a une semaine, les membres du RPPRAC ont été invités à une table ronde avec la préfecture et les distributeurs. Face au refus du préfet, qui ne voulait pas une diffusion de la réunion en direct sur les réseaux sociaux, les manifestants ont quitté l’échange au bout de cinq minutes.

Disclaimer: The copyright of this article belongs to the original author. Reposting this article is solely for the purpose of information dissemination and does not constitute any investment advice. If there is any infringement, please contact us immediately. We will make corrections or deletions as necessary. Thank you.