Une croissance compromise et un PDG qui s’impatiente. Les retards de livraisons de font perdre des millions de passagers , s’est agacé mardi le patron de la compagnie irlandaise Michael O’Leary, relevant par ailleurs que la baisse du prix des billets, qui a plombé son résultat du premier trimestre, devrait se modérer sur l’année.

« Les retards de livraison de Boeing compromettent la croissance » de Ryanair, a pointé Michael O’Leary lors d’une conférence de presse à Londres, indiquant que la compagnie pour son exercice annuel cinq millions de passagers en moins que les 205 millions initialement prévus.

350 Boeing 737 en commande

La compagnie, gros client de Boeing, a 350 Boeing 737 en commande, mais le constructeur a accumulé dernièrement les déboires et les retards de livraisons d’appareils.

« Nous devions en recevoir sept en juillet. Nous en avons reçu cinq. Nous devions en recevoir dix en août. Nous aurons de la chance si nous en obtenons cinq », a détaillé Michael O’Leary. « C’est très frustrant de traiter avec Boeing en ce moment. Je pense que (la patronne de Boeing Commercial Aircraft) Stephanie Pope et la nouvelle équipe font un travail raisonnable, mais nous voulons voir beaucoup plus de signes que les retards de livraison seront rattrapés cet hiver », a-t-il ajouté.

Le patron estime que le transport de cinq millions de passagers en moins cet été pourrait se traduire par un chiffre d’affaires amputé d’environ 500 millions d’euros. « Boeing nous verse, certes, des compensations modestes, mais j’aurais préféré de loin » prendre livraison des avions, a-t-il affirmé.

Une baisse de 15 % sur un an de son tarif moyen

La compagnie à bas coût avait aussi été plombée, pour son premier trimestre décalé achevé fin juin, par une baisse de 15 % sur un an de son tarif moyen : elle a dû, comme certains concurrents, faire des promotions pour remplir ses avions, faute de demande suffisante.

Ryanair avait notamment évoqué les taux d’intérêt élevés, notamment sur les crédits immobiliers, qui mettent les finances des ménages sous pression. Des tarifs plus faibles sont « une bonne nouvelle pour nos clients, une mauvaise nouvelle pour nos actionnaires », a commenté le dirigeant mardi.

Mais le recul des prix d’une année sur l’autre semble désormais se modérer et ils devraient afficher une « baisse d’environ 5 % » sur l’année, a-t-il ajouté.