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Mais c’est quoi ce « dérapage massif » du déficit public ?L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentementSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Marion Pignot 06 Sep 2024,00:42

C’est l’alerte rouge sur les . Les commissions des Finances du Parlement ont reçu de , ce lundi, des documents détaillant les propositions de crédits des ministères en 2025. Un classique. Sauf que cette fois, ces documents mentionnent également pour 2024. 20 Minutes fait le point, alors que se mêlent budget 2025, dépenses « excessives », PIB et répartition des crédits par ministère.

Quel est le montant de ce déficit public ?

Le est le solde des comptes de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales. Hé bim, plus conséquentes que prévu, les dépenses des collectivités pourraient pousser le déficit public à 5,6 % du PIB cette année, au lieu de 5,1 % espérés. Selon des documents budgétaires transmis par Bercy, il se creuserait à 6,2 % du PIB en 2025 - au lieu de 4,1 % anticipés par l’exécutif sortant - si 60 milliards d’économies n’étaient pas réalisées.

En somme, ce surcroît de dépenses pourrait « dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros par rapport » à la trajectoire de déficit envoyée à Bruxelles au printemps.

Qui est à l’origine de ce dérapage ?

On vient de l’écrire plus haut et Bruno Le Maire ainsi que Thomas Cazenave ont bien insisté : ce bond du déficit provient de « l’augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités ». Ceci sans compter que, déjà abaissées de « près de 30 milliards d’euros » au printemps, les prévisions de recettes fiscales pourraient ne pas être atteintes, ont fait savoir le ministre démissionnaire des Finances et le ministre démissionnaire délégué aux Comptes publics ce lundi soir. Et si on y ajoute qui empêche le déploiement de nouvelles décisions…

Accusées de faire dériver les comptes publics, les collectivités territoriales ont déjà contre-attaqué, dénonçant mardi des chiffres « fallacieux », des propos de ministres démissionnaires « culottés » voire « irresponsables ». « Le gouvernement démissionnaire semble ignorer ses propres turpitudes », a fait savoir . « Seize milliards, c’est un chiffre énorme. Nous sommes indignés par le fait qu’on balance des chiffres ni vérifiés, ni discutés », a critiqué Antoine Homé, .

Les dépenses des collectivités locales ont représenté 19 % de la dépense publique en 2022, contre 40 % pour l’Etat, selon l’Insee.

Existe-t-il une date butoir pour inverser la tendance ?

Visée depuis fin juillet , la France, comme six autres mauvais élèves de l’UE tels que l’Italie, la Hongrie ou la Belgique, doit envoyer avant le 20 septembre à la commission européenne son plan de redressement des comptes publics jusqu’à 2027. Elle doit ainsi normalement présenter un déficit de 5,1 % du PIB cette année, puis de 4,1 % en 2025, et inférieur à 3 % en 2027.

Et, donc, quelles sont les dépenses de l’Etat ?

Par souci « républicain », selon Matignon, mais aussi pour faire avancer le , texte lourd qui doit être voté et publié le 31 décembre au plus tard, l’exécutif démissionnaire a préparé pour son successeur un budget 2025 sur la base de dépenses de l’Etat équivalentes à celles de 2024, soit 492 milliards d’euros… mais répartis différemment. La répartition des crédits par ministère - une ébauche qui pourra être révisée par le prochain exécutif mais dans des délais très serrés - a été communiquée lundi soir aux parlementaires.

Sans surprise, , c’est, selon la commission des Finances de l’Assemblée, la mission budgétaire « Défense » qui s’en sort le mieux (+ 7 % de crédits). Les crédits de la mission « Sécurités » (police et gendarmerie) augmenteraient pour leur part de 6 %. Toujours selon la commission des Finances, l’aide publique au développement (-18 %), le sport (-11 %), l'agriculture (-6 %), l'outremer (-4 %) sont les grands perdants de ce budget remanié.

Dans un communiqué de presse, le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale Eric Coquerel (LFI) a indiqué ce mardi soir que le travail (+ 1 %) et l’éducation nationale (+ 0,5 %) « seront également concernés par une baisse de moyens », puisque l’augmentation des crédits prévus est inférieure à une inflation prévisible autour de 2 % l’an prochain.

Quelles sont les solutions ?

Faut-il tailler davantage dans les dépenses comme le souhaite l’exécutif sortant ? Accroître les recettes fiscales comme le prône la gauche ? Quelles que soient les mesures préconisées par le prochain gouvernement, , des efforts plus conséquents apparaissent inévitables. Côté dépenses,, Bercy en a depuis encore gelé 16,5 milliards. De quoi compenser, pour peu que ces crédits soient effectivement annulés, une grande partie du dérapage. Mais pour cela « une loi de finances rectificative serait indispensable », estime Eric Coquerel, qui juge le message de Bercy « volontairement alarmant » et destiné à aboutir à ce résultat. Selon lui, il faudrait miser sur l’augmentation des recettes, via la taxation « des revenus du capital des plus riches » et l’augmentation des salaires, « pour qu’il y ait plus de cotisations qui rentrent » dans les caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale.

Et si de tels efforts accrus étaient engagés, suffiraient-ils pour permettre qu’un jour on voie les comptes français passer dans le vert ? . Ramener le déficit public au-dessous de 3 % sera difficile, alors revenir à zéro, je pense qu’on y arrivera jamais. Quel que soit le gouvernement. »

Quelles sont les réactions ?

Dans un communiqué, les députés du Groupe écologiste et social (GES) ont regretté ce mardi que le gouvernement prévoit « une fois de plus des coupes sévères dans les dépenses de transition écologique ». « Alors que 2024 s’annonce comme une année de records de chaleur, ces coupes budgétaires austéritaires sont inacceptables », tonne le groupe de gauche. Dans un communiqué distinct, Oxfam France s’est indigné, elle, de la réduction envisagée de l’aide publique au développement, « dramatique au vu des besoins humanitaires des populations les plus pauvres ».

Sur LCI, le député de droite Olivier Marleix a estimé qu’il y avait « urgence à redresser la situation », quand l’économiste Bruno Cavalier, d’Oddo BHF s’est demandé si « la France aura un budget sérieux avant la Saint-Glinglin ».

Enfin, sur BFM Business, Eric Coquerel, toujours lui, a à nouveau jugé mardi qu’il s’agissait « d’une politique d’austérité […] qui ne fai[sait] qu’aggraver le problème, tout simplement parce que dans un moment où l’activité économique faiblit dans le monde, quand vous baissez les dépenses publiques, vous augmentez l’aspect récessif de cette politique. […] La politique de l’offre et de la compétitivité que manifestement le président Macron entend poursuivre, emmène toujours plus vite le pays dans le mur. »

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