Le record de Joey Chestnut, le 2 septembre, du avalés en dix minutes (83) n’est peut-être pas si anodin, selon des économistes texans. La réserve fédérale de Dallas, dans sur les perspectives manufacturières de l’Etat, repérée par , note une hausse de la consommation de saucisses.

Selon l’institut, cette récente augmentation pourrait souligner la tendance des consommateurs à opter pour des produits moins chers et à réduire leurs dépenses au fur et à mesure que rogne leur pouvoir d’achat. « Cette catégorie a tendance à croître lorsque l’économie s’affaiblit, note l’étude. La saucisse est un bon substitut aux protéines plus chères, elle permet d’allonger le budget alimentaire des consommateurs. »

Un signe de récession ?

Si l’inflation américaine s’est stabilisée à des niveaux « acceptables », selon les responsables économiques, autour de 3 % (2,2 % pour les produits alimentaires), l’année 2022, où l’inflation avait atteint 8 % sur l’année, a inquiété le public qui continue de modifier ses modes de consommation. L’indice des prix à la consommation, autre indicateur important de l’inflation, est en hausse constante depuis un an outre-Atlantique.

Les personnes interrogées dans l’étude de la réserve fédérale voient pourtant dans ce passage à la saucisse le signe d’une contraction de l’économie à venir, notant par exemple un ralentissement du paiement des factures dans plusieurs secteurs clés de l’industrie. Les dépenses des consommateurs seraient aussi en baisse, selon l’étude, dans les chaînes de restauration rapide, de Starbucks à McDonald’s, notamment parmi les foyers à plus faibles revenus.

Une démarcation sociale

La NBC relate également que la saucisse pourrait être un facteur de détermination entre les classes de la population capables de s’acheter d’autres types de protéines (bœuf, volaille etc.) et celles ne le pouvant pas.

Selon les chiffres du très sérieux , les consommateurs ont dépensé 8 milliards de dollars en achats de saucisses dans les supermarchés américains en 2023. Les villes en ayant le plus consommé sont New York et Los Angeles, deux mégalopoles où le prix des loyers a crevé le plafond depuis la crise sanitaire liée au Covid-19. La métropole texane Dallas arrive en troisième position. L’institut note des ventes de saucisses « sans précédent » en 2023, avec une surreprésentation des classes populaires, des familles nombreuses ou des jeunes foyers parmi les acheteurs.

Pas de crise de la saucisse en France

Selon les la consommation est en baisse dans l’Hexagone en 2023 (-4,4 %), mais reste globalement stable depuis 2009. L’institut statistique met en avant la météo clémente des derniers étés, qui incite aux barbecues, pour expliquer cette stabilité. il existe également, en France, une démarcation sociale autour de la saucisse, avec une forte surreprésentation des classes modestes parmi les acheteurs et repère, lui aussi, une plus grande part d’acheteurs chez les moins de 35 ans et chez les jeunes familles.

La France est la troisième consommatrice de saucisses en Europe, derrière l’Allemagne et la Pologne, tandis que la sont en très faible augmentation depuis 2019. Un produit qui nous est cher.