On ne prend pas les mêmes, et on recommence. Après un premier affrontement entre et Donald Trump en juin, qui avait précipité la chute du président en place, les compteurs ont été remis à zéro avec la nomination de Kamala Harris comme candidate du . Le très attendu débat de l’élection présidentielle entre les candidats et aura lieu ce mardi 10 septembre à 21 heures sur la côte est (mercredi à 3 heures du matin en France), au National Constitution Center de Philadelphie.

Cette joute entre la démocrate et le républicain sera diffusée en direct sur (ABC Fake News, comme l’appelle Donald Trump). La chaîne a confié à David Muir et Linsey Davis le rôle de modérateurs du débat, dont la durée sera de 90 minutes. Evidemment, comme toujours aux , cela incluera deux pauses publicitaires.

Quelles seront les règles du jeu ?

Afin que le débat se déroule dans les meilleures conditions, plusieurs règles ont été édictées. Elles ont d’ailleurs été au cœur des discussions entre , Kamala Harris et ABC.

Avant toute chose, un tirage au sort a été organisé pour fixer l’ordre des déclarations finales, et qui prendra la parole en dernier. C’est Donald Trump qui a gagné, laissant ainsi à Kamala Harris le choix du pupitre (celui à droite à l’écran en l’occurrence). Les candidats entreront sur scène depuis des côtés opposés, avec le parti sortant présenté en premier.

Il n’y aura pas de propos d’ouverture, et les déclarations finales dureront deux minutes par candidat. Ils resteront derrière leurs podiums tout au long du débat, sans accessoire ni note pré-écrite, seulement équipés d’un stylo, d’un bloc-notes et d’une bouteille d’eau.

Chaque candidat disposera de deux minutes pour répondre aux questions, deux minutes pour les contre-arguments, et une minute pour les suivis ou clarifications. Les micros seront activés uniquement pour le candidat qui parle, et ils ne pourront pas se poser de questions mutuellement.

Le débat aura-t-il un impact sur l’élection ?

Soyons clairs : les avis sur l’importance réelle de ce débat sont partagés parmi les experts politiques américains. Selon plusieurs médias et observateurs, les débats présidentiels ont souvent un impact limité sur le scrutin. Citée par le , Leslie Marshall, démocrate et contributrice à Fox News, explique qu’« historiquement, les débats ne déplacent pas les foules ». Elle donne l’exemple de John Kerry et Hillary Clinton, qui ont tous deux remporté leurs débats mais n’ont pas accédé à la présidence.

A contrario, certains estiment que cela peut jouer dans les fameux « swing states ». Professeur à l’Université Columbia, Robert Shapiro reconnaît « que ce débat du 10 septembre pourrait tout de même avoir un “petit effet” sur l’élection », dit encore le Miami Herald. Et dans une élection serrée, même une légère influence dans ces Etats clés pourrait faire la différence. Cela peut aussi intéresser les 18 % d’électeurs indécis. L’avis de Shapiro est partagé par d’autres experts qui estiment qu’il s’agira de la seule occasion pour les Américains de voir comment Kamala Harris répondra aux questions sans notes.

Quelles stratégies pour chacun des candidats ?

Selon , « les électeurs et les observateurs politiques attendent de Kamala Harris qu’elle parle davantage de ses projets politiques ». Afin de se défendre face à Donald Trump, la démocrate pourrait évidemment mettre en avant le controversé « Project 2025 », un ensemble de politiques conservatrices.

Et Donald Trump ? Il semble déjà acquis que le républicain va attaquer son adversaire sur « les problèmes économiques et sécuritaires qui ont fait chuter la popularité de Joe Biden, notamment l’inflation et la sécurité des frontières », relève l’agence Reuters. Il devra aussi convaincre qu’il peut endosser à nouveau l’habit de président.

Quels seront les sujets probables ?

Pour faire simple, ce débat devrait largement tourner autour de sujets économiques, parmi lesquelles la hausse des prix à la consommation, l’inflation, la fiscalité et la santé. Mais ce n’est pas tout. Les deux candidats devront aussi s’exprimer sur des questions internationales, comme la politique étrangère des Etats-Unis en Ukraine et au Moyen-Orient.

Bref, ce débat de 90 minutes risque d’être bien plus animé que celui entre Joe Biden et Donald Trump en juin dernier. Mais il ne faudra pas s’attendre à un combat où tous les coups sont permis, car les règles sur lesquelles les deux candidats se sont entendus doivent permettre d’éviter tous dérapages. En théorie.