À la mi-juin 2024, le nombre de demandeurs de logement social en France a atteint un nouveau record de 2,7 millions de ménages, selon l’Union sociale pour l’habitat (USH). Emmanuelle Cosse, présidente de l’USH et ancienne du Logement, a indiqué que cette augmentation d’environ 100.000 demandes par rapport à l’année précédente souligne la forte demande pour des logements abordables. Actuellement, plus de 1,8 million de ménages attendent leur premier logement social, tandis que 870.000 personnes déjà logées cherchent à déménager.

Augmentation des demandes et diminution des logements sociaux agréés

Cette situation est aggravée par une baisse significative du nombre de nouveaux logements sociaux agréés. En 2023, seulement 82.200 logements ont été approuvés, contre 124.200 en 2016, ce qui représente une diminution de 42.000 logements en sept ans. Cette baisse est due à plusieurs facteurs, dont les crises sanitaires et géopolitiques, ainsi que les politiques gouvernementales comme la réduction de loyer de solidarité (RLS) et le gel des crédits pour la rénovation des HLM.

Lors d’une conférence de presse, a critiqué le gouvernement pour ne pas avoir respecté ses engagements financiers concernant la rénovation des logements sociaux. Elle a souligné les impacts négatifs des réductions budgétaires sur le secteur.

Un budget incertain pour l’avenir

Selon l’USH, depuis l’été 2017, le secteur du logement social a perdu environ 14 milliards d’euros de financements. Cette perte est liée à la RLS, à l’augmentation du taux du livret A à 3 % et à la hausse du taux de de 5,5 % à 10 % sur le logement social. Ces changements ont alourdi la dette des bailleurs sociaux, dont le financement provient en grande partie de l’épargne, notamment du .

Alors que le Congrès HLM se prépare à Montpellier fin septembre, Emmanuelle Cosse appelle à un pacte entre le gouvernement et le mouvement pour rénover le parc de logements et décarboner le secteur. Elle exprime ses inquiétudes face à un budget incertain qui pourrait freiner les efforts de rénovation et aggraver la crise du .