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Martinique : Violences urbaines, renforts demandés… Que se passe-t-il à Fort-de-France où un couvre-feu a été décrété ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison Martinique : Violences urbaines, renforts demandés… Que se passe-t-il à Fort-de-France où un couvre-feu a été décrété ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Martinique : Violences urbaines, renforts demandés… Que se passe-t-il à Fort-de-France où un couvre-feu a été décrété ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Elise Martin 20 Sep 2024,00:43

Depuis mercredi, les habitants de certains quartiers de Fort-de-France, en , et de la commune limitrophe du Lamentin, doivent respecter un couvre-feu mis en place de 21 heures jusqu’à 5 heures du matin. Mais pourquoi ? Incendies de Carrefour ou McDonald’s, , mobilisations contre la vie chère… 20 Minutes fait le point sur les qui touchent l’île.

Des révoltes contre la vie chère

Depuis plusieurs nuits, des violences urbaines secouent certains quartiers de Fort-de-France, chef-lieu de cette île des Antilles françaises peuplée d’environ 350.000 habitants. Dans la nuit de mardi à mercredi, un McDonald’s du quartier Dillon a été incendié, laissant ses employés au chômage technique, et des barricades ont été enflammées.

Dans ce même quartier, un hypermarché Carrefour a été « envahi par une cinquantaine d’individus qui ont monté une barricade sur le parking et ont tenté de l’incendier », ont indiqué les autorités. Prenant la fuite à scooter au moment de la dispersion par les forces de l’ordre, un homme est tombé, se blessant légèrement. Il a été interpellé.

Ces tensions s’inscrivent dans un contexte de mouvement de contestation contre la vie chère démarré début septembre. En Martinique, d’après une étude de l’Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40 % plus élevés que dans l’Hexagone.

Depuis le début du mouvement, « 44 véhicules » ont été incendiés et « 35 locaux commerciaux privés attaqués », et les autorités ont procédé à « 15 interpellations », a indiqué le préfet de la Martinique Jean-Christophe Bouvier lors d’une conférence de presse mercredi.

La police visée

Des violences avaient déjà éclaté à Sainte-Thérèse dans la nuit du 2 au 3 septembre, au cours de laquelle des policiers avaient été la cible de tirs à balles réelles. En effet, dans la nuit de vendredi à samedi, deux personnes ont ouvert le feu sur la façade du commissariat de Fort-de-France, sans faire de blessé. « Cette stratégie du chaos ne peut aboutir à aucune issue positive », a prévenu la préfecture.

Le Grand port maritime de Martinique, par lequel transitent 98 % des marchandises qui entrent ou sortent de ce territoire ultramarin, est lui aussi visé par le mouvement de contestation.

Un couvre-feu et des renforts

Jean-Christophe Bouvier a alors annoncé mercredi « avoir signé un arrêté de couvre-feu », entrant en vigueur de 21 heures à 5 heures du matin, dans les quartiers les plus touchés par les violences. Cet arrêté sera effectif au moins jusqu’au 23 septembre, est-il précisé dans un communiqué de la préfecture, et concerne « certains quartiers des communes de Fort-de-France et du Lamentin ».

« J’ai demandé aux forces de sécurité intérieure de saturer les axes routiers et les ronds-points de leur présence, et de procéder à un maximum d’interpellations », a-t-il déclaré ajoutant que des renforts « significatifs » étaient arrivés et que d’autres arriveraient « dans les prochains jours ». Un escadron de gendarmes, soit une centaine de militaires, a été envoyé en renfort.

Selon le préfet, « onze fonctionnaires de police ont été blessés par balle de tir d’arme à feu » et « trois émeutiers » ont également été blessés, dont l’un par balle.

Une méthode qui « discrédite le mouvement »

« La cause est noble, mais la méthode, ce que nous sommes en train de vivre là, discrédite le mouvement », a dénoncé mercredi sur franceinfo Rosette Jean-Louis, présidente du conseil citoyen du quartier populaire Sainte-Thérèse, l’un des plus touchés par les violences.

A l’AFPTV, Rodrigue Petitot, dirigeant du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), a rappelé que « depuis le 1er juillet précisément » des injonctions avaient été lancées envers la grande distribution. Ils leur demandent « d’aligner leurs prix à la France hexagonale ».

« Nous sommes Français, nous avons les mêmes cartes d’identité, les mêmes amendes, les mêmes taxes si ce n’est plus de taxes, on ne comprend pas pourquoi au sujet de l’alimentaire précisément on ne pourrait pas avoir les mêmes prix », a critiqué Rodrigue Petitot.

Invités jeudi 12 septembre à une table ronde en préfecture avec l’ensemble des acteurs de la grande distribution et les institutions, les représentants du RPPRAC avaient quitté les négociations au bout de cinq minutes face au refus du préfet de retransmettre les échanges en direct sur les réseaux sociaux.

L’Etat, les distributeurs et les collectivités ont pour objectif une « baisse de 20 % en moyenne du prix » de 2.500 produits de première nécessité. Pour lutter contre la vie chère, la Collectivité territoriale de Martinique s’est, elle, prononcée en faveur d’une suppression des taux d’octroi de mer, la taxe spécifique aux départements d’Outre-mer s’appliquant aux biens importés, sur plusieurs centaines de produits.

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