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Le QR Code, techno ringarde ou solution du futur ? Le QR Code, techno ringarde ou solution du futur ?

Le QR Code, techno ringarde ou solution du futur ?

Quentin Meunier 21 Aug 2024,15:14

Un monde où il faut scanner un code-barres pour n’importe quelle action : ce n’est pas une dystopie, juste 2024. Un billet de concert ou de train à poinçonner ? QR Code. Des explications pour une œuvre au musée ? QR Code. Lire la carte du bar ? QR Code. Encore récemment, ils étaient au cœur de l’actualité, et servaient de graal pour lors des .

Ce qui revient souvent, c’est la facilité et la spontanéité apportée par le dispositif. « Au restaurant, je trouve ça quand même pratique de pouvoir commander, payer et laisser un pourboire grâce à un seul QR Code », estime par exemple Floriane. Au musée, c’est même encore plus pratique : pas besoin de faire la queue, tu peux lire les descriptions sans devoir prendre de guide et tu peux avoir accès aux informations depuis chez toi. » Le QR Code permet aussi de se connecter à un réseau Wi-Fi, ou simplifie la connexion à un compte sur un site Internet. « Dans la majorité des cas, c’est un énorme gain de temps », résume Paul.

« On perd le côté humain »

Pourtant, technologie n’est pas gage de popularité. « Je vois de plus en plus de QR Code depuis la crise sanitaire [liée au Covid-19], plus dans les restos que dans les bars, constate par exemple Lina. Ce que je n’aime pas, c’est d’avoir la tablée entière sur son téléphone. L’interaction avec le service est différente aussi. Parfois, tu ne peux même pas parler avec le serveur… on perd le côté humain. » Sans parler de la panne de batterie, du lien qui ne marche pas, ou, maintenant, .

Une forme de distanciation sociale qui rappelle la période à laquelle les QR Code sont revenus sur le devant de la scène. « Avec le Covid-19, en 2020, il y a eu un besoin de dématérialiser et d’introduire le sans-contact », confirme Jean-Thierry Lechein, PDG d’Absomod, une entreprise de conseil et d’accompagnement numérique. Alors qu’ils étaient encore freinés par le besoin d’applications spécifiques pour être lus, « dès lors que les constructeurs ont inclus l’identification des QR Codes dans les appareils photos, ils se sont répandus, ajoute-t-il. La crise sanitaire qui a mis en lumière une technologie simple, facile et peu coûteuse à mettre en place. »

« Le niveau le plus bas de réalité augmentée »

Les QR Code – pour « quick response », « réponse rapide » – existaient déjà depuis vingt-cinq ans avant la crise sanitaire. La société japonaise de pièces automobiles Denso Wave a inventé ce moyen d’encoder des informations pour étiqueter et faire l’inventaire de ses produits. « Les premières utilisations plus générales remontent à 2004 avec l’émergence du "phygital", le postulat que tout pouvait être connecté à Internet », relate Jean-Thierry Lechein. Rapidement, plusieurs acteurs saisissent les possibilités offertes par ce dispositif. « C’est le niveau le plus bas de la réalité augmentée, le plus simple, reprend le CEO d’Absomod. On peut s’en servir pour du contenu allant au-delà du texte : son, image, vidéo. Les QR peuvent superposer un contenu virtuel à un contenu réel. » Transformez un texte en adresse URL, et, avec la généralisation de l’Internet mobile, le champ des possibles est ouvert.

De là à dire qu’il y a alors une mode sur le QR Code, c’est un peu fort. Mais on le voit apparaître çà et là, sur des panneaux d’informations ou des affiches d’événements, pour accéder à des informations complémentaires. Cette nouvelle interface inspire même quelques idées originales : Jean-Thierry Lechein lui-même sort en 2012 QR1Book, un livre dont les pages sont composées uniquement de QR Code. « C’était l’époque de la remise en cause du livre papier par le numérique, avec l’arrivée des liseuses et la croissance d’ », se souvient-il. Amoureux du livre, on voulait prouver qu’il était possible d’allier les deux mondes. Et grâce à cette spécificité, le contenu du livre peut évoluer, en changeant ce vers quoi renvoie chaque QR Code.

Détrôner le code-barres

Ces utilisations un peu conceptuelles ont laissé place à plus de pragmatisme aujourd’hui. « Aujourd’hui, le QR code et les applications servent à consulter la carte, réserver sa table, son plat, tout payer par téléphone », énumère Franck Delvau, président général de l’Umih, syndicat de la restauration et de l’hôtellerie. Un changement qui s’accompagne aussi d’une nouvelle économie où des entreprises accompagnent cette mise à niveau numérique, avec une finalité commerciale : « A chaque connexion obtenue depuis le QR code ou une application, on crée des fichiers qui serviront potentiellement à du marketing », relève Franck Delvau.

Les petits inconvénients n’ont donc pas l’air d’avoir enterré le QR Code. « Le QR code est une technologie moquée, mais elle a ses lettres de noblesse », insiste Jean-Thierry Lechein. Et dans son illustre famille : son grand-père le code-barres, qu’il devrait remplacer en 2027. Il faut donc s’attendre à le voir arriver progressivement dans les étalages. « On travaille avec la filière viticole pour permettre d’afficher les ingrédients grâce à un QR Code sur la bouteille, indique le PDG d’Absomod. Autre exemple de possibilités que cela permettra : communiquer des informations de recyclage en fonction de là où vous vous trouvez. » Le monde n’a pas fini de scanner.

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