Il se décrit comme une « turquoise », comprenez par là un « vert  ». Il est surtout réputé pour ses déclarations . Ancien conseiller dans , ancien du géant pétrolier BP, Steven Koonin a publié il y a trois ans Climat, la part d’incertitude, un livre chaudement accueilli par les climatosceptiques américains mais fraîchement reçu par les scientifiques spécialistes de la question.

C’est notamment sur le travail de cet auteur qu’Ismaïl Ouslimani, également connu sous le pseudonyme de Le Raptor, s’est appuyé pour publier dimanche sur YouTube une vidéo intitulée « réchauffement climatique : décryptage d’une arnaque mondiale ». Dans un document dans lequel il qualifie ceux qui lui demanderaient ses sources de « pathétiques », le YouTubeur conseille d’aller chercher « les titres d’articles sur Google » puis recommande l’achat du livre de Steve Koonin.

Problème : à sa sortie en 2021, le livre a été épinglé par les scientifiques pour ses inexactitudes. Nos confrères de Science Feedback un article du Wall Street Journal - un journal pour lequel Steve Koonin a écrit plusieurs tribunes - qui reprenait des arguments du livre. Pour vérifier les arguments de Steven Koonin, ils ont fait appel à des scientifiques spécialistes du climat. Leur verdict ? La crédibilité scientifique de ces arguments était « très basse ».

La technique de « l’homme de paille »

Les scientifiques ont aussi noté que Steven Koonin utilise par moments une méthode argumentative particulière : celle de l’homme de paille. Il explique ainsi que des prédictions particulièrement alarmistes ont été faites dans un certain domaine, puis explique qu’elles n’ont jamais eu lieu. Ces prédictions n’ont pourtant pas été émises par la communauté scientifique.

Actuellement professeur à l’Université de New York, l’Américain continue de donner des conférences sur le climat. Il n’est pourtant pas climatologue, un point qu’il balaye d’une main : « J’ai une formation en physique théorique. Je peux comprendre ces choses [les questions climatiques] », avait-il auprès de la fondation Hoover.

Steven Koonin aime également rappeler son passage dans l’administration Obama, entre 2009 et 2011. Il travaillait bien en tant que sous-secrétaire d’Etat pour le ministère de l’Energie, mais avait fini par démissionner, selon le site , notamment parce que son poste lui offrait peu de marges de manœuvre. Il avait auparavant travaillé, de 2004 à 2009, chez le pétrolier BP, où il était notamment chargé de réfléchir à des technologies applicables dans un avenir « après le pétrole ». Un CV bien rempli, mais des arguments parfois vides.