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Les « Mid Size », boudées par l’industrie de la mode, prennent leur revanche sur les réseaux sociauxSportuneBébés et MamansMinutes Maison Les « Mid Size », boudées par l’industrie de la mode, prennent leur revanche sur les réseaux sociauxSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Les « Mid Size », boudées par l’industrie de la mode, prennent leur revanche sur les réseaux sociauxSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Lina Fourneau 17 Sep 2024,00:40

«Mid size ». Le terme commence à être connu du grand public, mais personne ne sait trop ce qu’il s’y range. Pour les femmes interrogées à la volée, c’est souvent une question de taille. « C’est à partir du 44 ? Ou du 42 ? Plus ? Moins ? ». , fait partie des créatrices de contenu qui tentent chaque jour de populariser le terme et de mieux le faire accepter de tous.

Mais alors comment le décrire ? « Selon moi, ce sont les tailles à partir du 42, avance Chloé Bidault. En matière de mode, cela veut dire quelque chose car c’est à partir de cette taille que les marques de luxe comme s’arrêtent, alors que les marques spécialisées dans les grandes tailles commencent à partir du 46 ». Les « mid size » sont donc une taille intermédiaire oubliée par l’industrie. Or, pour Chloé (comme pour d’autres), « l’acception de soit passe beaucoup par la mode ».

42, la moyenne des femmes françaises

C’est une des raisons qui a motivé la créatrice - désormais suivie par 343.000 personnes sur Instagram - à davantage inviter ses abonnés à s’assumer à travers leurs looks. Quitte à taper un peu sur ses complexes avec du moulant et du transparent. « Au début, je parlais uniquement de , mais je me suis rendu compte qu’il y avait vraiment un manque et un besoin », avoue Chloé Bidault.

Car comme sur les défilés et dans les magazines, sur les réseaux sociaux, aucun espace n’était réservé aux femmes taillant plus qu’un 36. « On voyait toujours le même profil et les femmes n’arrivaient pas à se projeter dans un vêtement porté par un 36 ». Or, en France, la taille moyenne d’une femme est un 42, la mensuration à laquelle s’arrêtent la plupart des marques les plus tendances.

Une nouvelle mode possible

A l’exception peut-être d’Almé, une marque de vêtements conçue il y
a sept ans pour les tailles allant du 36 au 54 et avec qui Chloé Bidault collabore. A sa tête, Emmanuelle Sokolowski qui après deux grossesses très rapprochées a dû découvrir la mode grande taille. Après une expérience traumatisante en magasin, l’ancienne tradeuse en banque n’arrive plus à trouver des vêtements adaptés à sa nouvelle morphologie. « J’ai compris que le vêtement était la première pierre de ma reconstruction ». Son idée ? « Révolutionner et dépoussiérer la mode grande taille ».

Pourtant, l’étiquette « grande taille » n’est pas ici si importante. « Le but, ce n’est pas de cacher et maigrir. C’est surtout de faire une mode adaptée ». Quand on lui demande comment elle décrirait la « femme mid size », Emmanuelle Sokolowski réplique ne « vouloir mettre personne dans des cases. Je n’aime pas mettre des étiquettes car je ne veux pas juger et qu’on me juge en retour. En revanche, je sais que quand on sort d’une taille 40, je vois très bien ce profil où se retrouve au milieu sans rien. Nous, chez Almé, on pense à ce créneau-là ».

« Le numérique a amplifié les discriminations grossophobes »

Si les deux créatrices voient les regards évolués sur leur taille « mid size », elles savent qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Pour la chercheuse Dimitra Laurence Larochelle, maîtresse de conférences en sociologie des médias à la Sorbonne nouvelle, l’espace numérique a permis une plus grande visibilisation des corps gros « qui n’existaient pas forcément dans les médias dominants », mais les réseaux sociaux restent à double tranchant. Ils participent « à la résistance » et en même temps ne sont pas neutres.

« L’algorithme d’ est construit d’une telle manière qu’il met beaucoup en avant les corps minces, les corps conformes aux stéréotypes de beauté dominants. Le numérique a amplifié les  », regrette Chloé Bidault. En témoignent les commentaires des publications sous les publications des « mid size ». Parfois critiquées comme étant trop grosses, parfois comme trop maigres. Et Emmanuelle Sokolowski de souligner : « Les mid size forment une communauté en souffrance car elles n’ont pas été entendues pendant des années ».

Désormais la fondatrice d’Almé espère voir les choses évoluer, notamment dans la mode. « Le marché du textile est en mutation. Si aujourd’hui une marque fait du 36 au 40, on ne peut pas décider du jour au lendemain d’aller jusqu’au 54. Les mentalités évoluent et j’espère que ce n’est pas un effet de mode ».

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