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Agriculture : Promesses non tenues, récoltes catastrophiques, épizooties… Les tracteurs bientôt de retour dans la rue ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison Agriculture : Promesses non tenues, récoltes catastrophiques, épizooties… Les tracteurs bientôt de retour dans la rue ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Agriculture : Promesses non tenues, récoltes catastrophiques, épizooties… Les tracteurs bientôt de retour dans la rue ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Jérôme Gicquel 18 Sep 2024,16:41

Après un été passé dans les champs, ils vont, l’espace de trois jours, abandonner leurs fermes « pour monter en ville ». Chaque année à la mi-septembre, font un peu leur rentrée des classes dans les allées du Space, le grand salon international de l’élevage, qui s’est ouvert mardi au parc des expositions de Rennes. Mais pour la première fois depuis 1995, aucun membre du gouvernement ne devrait leur rendre visite cette année. « On a invité Michel Barnier pour qu’il donne un signal fort au monde rural qui en a bien besoin, souligne Cédric Henry, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) d’Ille-et-Vilaine. Mais on a cru comprendre  ».

Les agriculteurs en auraient pourtant eu des choses à dire au Premier ministre, bien connu du monde paysan pour avoir été ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009. « Mais ce qui compte, ce n’est pas ce qu’il a fait dans le passé mais ce qu’il va faire dans le mois qui vient », assure Arnaud Rousseau. Le patron attend donc comme tout le monde la formation du nouveau gouvernement et la nomination d’un ministre de l’Agriculture. Non sans une pointe d’exaspération. « Car l’incertitude est totale et il y a urgence », estime le président du conseil d’administration du groupe Avril.

« L’impression de s’être fait rouler dans la farine »

Une urgence que le précédent gouvernement semblait avoir entendu début 2024, quand la colère des campagnes avait grondé partout dans le pays. Après plusieurs semaines de blocage et de défilés de tracteurs, Gabriel Attal avait dévoilé en février pour répondre à la crise. Il était question entre autres d’aides, de pesticides, de visas pour les saisonniers étrangers, mais aussi et surtout de simplification administrative et de souveraineté alimentaire avec l’adoption d’une loi d’orientation agricole.

Sept mois plus tard, les promesses continuent de se faire attendre. Il y a bien eu « quelques avancées », reconnaît Cédric Henry, comme la suppression de la hausse de la taxe sur le gazole non routier ou l’assouplissement des règles sur les prairies permanentes. Mais pour le reste, « le compte n’y est pas et les agriculteurs ont l’impression de s’être fait rouler dans la farine », s’agace Arnaud Rousseau.

La flambée des maladies animales fait craindre le pire

Éleveuse laitière à Maure-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), Isabelle était de la partie en début d’année quand le monde agricole était descendu dans la rue. Depuis, son quotidien est toujours rythmé par les lourdeurs bureaucratiques. « Il y a toujours autant de papiers à remplir et on nous en remet une couche tous les ans, témoigne-t-elle. On continue de le faire car on fait ce métier par passion, mais il faut vraiment être motivé pour être agriculteur aujourd’hui ».

Pour ne rien arranger, la météo a fait des siennes avec un printemps pluvieux qui a flingué les récoltes céréalières. Idem sur les terres viticoles, où bon nombre de vignerons s’attendent à un millésime « catastrophique ». Et que dire des éleveurs, impuissants comme la maladie hémorragique épizootique, la fièvre catarrhale ovine ou la grippe aviaire, qui font craindre le pire. « On attend désespérément des vaccins et pendant ce temps, on va voir tous nos matins nos bêtes la boule au ventre en espérant qu’elles ne soient pas malades », indique Natacha Guillemet, éleveuse de vaches parthenaises en Vendée et membre de la Coordination rurale.

« Le cocktail est explosif »

Dans ce contexte, l’heure n’est donc pas à la fête dans les allées du Space. « Je ne suis pas loin de la retraite donc le plus dur est derrière moi, mais je vois beaucoup de collègues déprimés qui veulent tout arrêter », témoigne Gilles, éleveur à Granville. Dans les fermes, la colère est donc loin d’être éteinte. Et faute de réponses de l’État, « le cocktail est explosif », prévient Arnaud Rousseau, mettant en garde le futur gouvernement.

« On va laisser passer un ou deux mois le temps des récoltes, poursuit Cédric Henry. Mais si rien ne bouge, c’est sûr que l’on va ressortir les tracteurs. Il n’y a que quand ça gronde que l’on obtient des choses ». Pas encore nommé, le futur ministre de l’Agriculture risque donc d’avoir une rentrée animée.

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