Vous êtes au volant de votre (ou au guidon de votre ), et là, sortant de nulle part, un autre véhicule vous dépasse, se rabat trop proche de vous, vous obligeant à freiner. Pris de surprise, de colère et de peur, vous ne pouvez vous empêcher de lâcher une à l’encontre de la ou du conducteur. C’est aussi le cas de 67 % des Français, d’après un rapport de la Fondation Jean Jaurés et de la Macif, publié ce jeudi.

Mais alors, on s’insulte de quoi ? Voici le classement, selon un sondage réalisé par ViaVoice sur un échantillon de 2.000 personnes, « représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, résidant en France métropolitaine », réalisé en avril dernier.

« Connard/Connasse »

Pour 48 % des personnes interrogées, l’insulte « connard/connasse » est utilisée, pour 27 % d’entre elles, c’est même la première à sortir. Un peu dans le même genre, « con/conne » est utilisé par 43 % des personnes interrogées et pour 23 %, en premier.

« Abruti »

Utilisée par 31 % des Français, et surtout par les plus de 50 ans (39 % des interrogés), l’insulte « abruti » se glisse juste après les incontournables cités plus haut.

« Enculé »

Cette insulte, qui est homophobe et sexiste, pour rappel, est prononcée par 13 % des Français. « Il s’agit d’une insulte hétérosexiste, c’est-à-dire une insulte d’homme hétérosexuel qui vise à inférioriser les femmes et les gays », insiste l’avocat Etienne Deshoulières sur le . Ainsi, l’utilisation de cette expression « constitue une agression verbale homophobe, peut faire l’objet d’un dépôt de plainte et est punie par la loi », souligne le site.

Cette injure arrivait déjà dans le podium des injures « préférées » des automobilistes dans un sondage réalisé en 2016.

« Pédé » figure également dans le classement, pour 4 % des personnes interrogées, autre injure homophobe. Dans les milieux militants, on se réapproprie d’ailleurs le terme ces dernières années. En 2023, l’auteur, illustrateur et militant pour les droits des LGBTQIA +, Florent Manelli, a réalisé un ouvrage sur les homosexualités masculines publié intitulé Pédés (éd. Points). Il avait confié à qu’il souhaitait « se réapproprier » ce mot et montrer « son évolution dans un autre contexte que celui de l’insulte ». Dans le même esprit, l’ouvrage intitulé Gouines, des mêmes éditions, sortira le 8 novembre prochain.

« Bouffon »

Arrivent ensuite, « bouffon » et « salaud/salope », utilisés par 11 % des personnes. Là, encore, petit rappel, à travers l’article de .

« Quand le salaud se ment à lui-même et nie sa propre liberté, avec une inauthenticité coupable. Au féminin, la salope quitte le terrain de l’éthique, de la grande morale qui brasse les concepts de bien et de mal, pour entrer dans celui de la perversion sexuelle », rappelle la journaliste.

Il en va de même pour une autre « insulte préférée » des Français. « Fils de pute », prononcée par 8 % des interrogés. « Le fils de pute est un accident, un enfant non désiré, puisque la sexualité de la prostituée, par définition hors mariage, n’est pas censée viser la reproduction », écrit la journaliste. Avant d’ajouter, pour une autre insulte qui se retrouve aussi dans ce classement, pour 5 % des personnes de l’échantillon : « La pute, est donc d’autant plus sulfureuse que son anomalie court le risque de perdurer sur plusieurs générations. »

« Tocard »

Pour clôturer ce classement, « bâtard », est utilisé par 8 % des personnes interrogées, mais aussi, « tocard », par 7 %, surtout par les moins de 35 ans.

Pour ne pas finir sur ces vilains mots, la Macif rappelle qu’en parallèle de cette étude, elle a mis en place des dispositifs comme des campagnes de communication dédiées au sujet mais aussi, une « love klaxon ». Ce véhicule a circulé dans Montreuil mercredi en envoyant des messages positifs aux autres usagers de la route tels que : « Bravo pour ton passage au feu vert, bonne journée mon chat ! », « Cœur sur toi ! »… Et si on faisait tous et toutes comme la « love klaxon » ?