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Projet de loi de finances : « Pas fan de l’idée » ou « très favorable », nos lecteurs divisés sur l’impôt participatifSportuneBébés et MamansMinutes Maison Projet de loi de finances : « Pas fan de l’idée » ou « très favorable », nos lecteurs divisés sur l’impôt participatifSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Projet de loi de finances : « Pas fan de l’idée » ou « très favorable », nos lecteurs divisés sur l’impôt participatifSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Xavier Regnier 24 Aug 2024,00:42

«Et c’est financé avec nos ça ? » La remarque, tantôt ironique, tantôt indignée, pourrait concourir à l’élection de la phrase la plus souvent employée par les Français. Mais cette popularité pour la bougonnerie dès qu’on parle d’argent public pourrait bientôt laisser la place à un ton plus enjoué et fier. « Eh, regarde, c’est financé avec mes impôts ! » Ce subtil changement pourrait tenir à une idée proposée par dans sa récente lettre aux chefs de partis de mettre en place un impôt « participatif ».

En quelques mots, cela reviendrait à « flécher une partie de son  » vers une ligne budgétaire, ou à payer volontairement un peu plus tout en disant à quoi on souhaite que cette fraction supplémentaire soit allouée. Une idée qui divise nos lecteurs. « C’est une bonne idée », s’enthousiasme Thierry, quand Jacques s’affirme « partisan de cette mesure depuis très longtemps ». « C’est un leurre pour nous inciter à payer plus », se méfie de son côté Cécile, quand Jean-Luc y oppose un ferme « non ». « Pas fan de l’idée mais à étudier », concède Gérard. « Si nous pouvions flécher les impôts que nous payons déjà, j’y suis très favorable. S’il s’agit de donner à l’Etat de l’argent supplémentaire pour pouvoir choisir où il va, hors de question de le faire », balance Paco.

La moitié des citoyens exclus de l’idée

Agnès Michel, économiste autrice du Petit manuel à l’usage de ceux qui payent des impôts et aimeraient comprendre pourquoi, approuve « tout ce qui va dans le sens de la transparence sur cet acte citoyen qu’est le paiement de l’impôt ». Mais elle regrette une idée qui est en fait inégalitaire. « Seuls 44,7 % des foyers payent l’impôt sur le revenu, le reste est en dessous du seuil. Donc avec cette option, on frustre la moitié de la population qui paye quand même des impôts via la , qui paye des cotisations, etc. »

De plus ce système peut s’avérer pervers. « si on fait comme en Italie avec un pourcentage, les plus riches auront un poids plus important », note-t-elle, craignant une forme de « retour au système censitaire ». « C’est de facto le gouvernement des riches », estime notre lecteur Michel, qui a fait le même calcul et condamne une idée « contre le principe fondamental de toute démocratie : une personne égale une voix ». Le risque est alors que certains secteurs soient mieux financés que d’autres, comme le craint notre lecteur Paco.

Santé, éducation, justice… Où irait l’argent ?

Plusieurs thématiques ressortent ainsi chez nos lecteurs. « Le ministère manque vraiment de moyens et de personnels », estime Claude. « Un tel impôt devrait servir aux plus pauvres », clame Sylvie. « Compte tenu du et de ses conséquences mais aussi du faible taux de l’impôt en faveur de l’écologie, je souhaiterais qu’une plus grande partie de mon impôt soit dirigé » vers cette thématique, demande Vincent. « J’orienterais mon impôt vers et la culture pour des raisons évidentes d’élévation du niveau de conscience des citoyens », raisonne Jacques. Raphaël « flécherait l’impôt vers la préservation du patrimoine et la cause animale ».

Plusieurs lecteurs citent aussi la santé, mais « la a son propre budget qui n’est pas financé par l’impôt sur le revenu », rappelle Agnès Michel. Par ailleurs, l’idée de Gabriel Attal « est assez démagogique vu le faible poids de l’impôt sur le revenu dans le budget de l’Etat ». En 2022, cela représentait 94 milliards d’euros de recettes, selon la DGFiP, pour un budget de l’Etat de plus de 600 milliards d’euros. Avec un pourcentage équivalent à celui de l’, c’est environ 700 millions d’euros qui pourraient être ventilés par les citoyens dans cet énorme budget. Une paille.

Pas sûr d’ailleurs que cela change grand-chose à la politique menée par le gouvernement, qui pourrait rééquilibrer le budget avec le reste de l’impôt. Alors est-ce vraiment la solution ? « Ce qui me plairait encore plus, c’est de dire où je ne veux pas que mes impôts aillent », lance Georges. « Je préférerais voter en ligne pour nos préférences de répartition et avoir accès aux informations utiles à cette décision », propose Eddy. « Si on veut que les gens se sentent partie prenante, il faut faire un gros effort de communication et de simplification », confirme Agnès Michel. L’experte plaide notamment pour « plus de transparence sur le lien taxe-usage : tout ce qui provient des taxes sur l’énergie devrait servir uniquement à la  ». Enfin, comme le font remarquer quelques lecteurs, « l’impôt participatif » existe déjà, via le don défiscalisé aux associations. Un moyen plus direct de mettre votre argent là où vous souhaitez qu’il serve.

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