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Cyberharcèlement : Le #AntiHSM, nouveau #MeToo des femmes noires sur les réseaux sociauxSportuneBébés et MamansMinutes Maison Cyberharcèlement : Le #AntiHSM, nouveau #MeToo des femmes noires sur les réseaux sociauxSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Cyberharcèlement : Le #AntiHSM, nouveau #MeToo des femmes noires sur les réseaux sociauxSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Xavier Regnier 24 Aug 2024,08:40

En 2017, avait provoqué un véritable séisme sur les réseaux sociaux. Du cinéma aux écoles d’ingénieurs, la parole des femmes victimes de s’était libéré sur les agissements dans leurs différents milieux. Avec #AntiHSM, qui a déjà récolté plus de 10.000 témoignages en quelques jours, ce sont désormais les réseaux sociaux eux-mêmes qui sont remis en cause.

Tout part « d’un énième cas de d’une de nos cofondatrices, dont des photos ont été divulguées sur un canal Telegram avec des milliers d’hommes », explique Claudia, cofondatrice du compte #AntiHSM sur X. Elles lancent alors leurs propres témoignages, avec ce hashtag signifiant « anti harcèlement sexuel misogyne et misogynoir ». Et devant l’ampleur de la reprise du , elles décident de créer un compte pour centraliser les témoignages de centaines de femmes noires sur les réseaux sociaux.

« Au croisement du sexisme et du racisme »

« Les femmes noires ont 8 fois plus de chances que les femmes blanches d’avoir une interaction violente en ligne », rappelle Ketsia Mutombo, cofondatrice du mouvement Féministes contre le cyberharcèlement. Avec la misogynoir, « on est au croisement du sexisme et du », explique Shanley Clemot McLaren, cofondatrice de l’association féministe contre le cybersexisme StopFisha. « On est sur des représentations racistes, ces femmes sont dénigrées pour leur physique, sur leurs capacités intellectuelles, et ça vient parfois se croiser avec d’autres oppressions encore, comme celles contre les personnes LGBT », développe Ketsia Mutombo.

Cette violence spécifique qui touche un très grand nombre de femmes noires se crée sur les réseaux sociaux, en particulier au sein de communautés masculinistes parfois dirigées par un influenceur. « Des créateurs de contenus ont pu créer leur communauté en lançant des raids contre des femmes noires », critique Ketsia Mutombo. « Après la cérémonie de clôture des , la chanteuse Yseult a subi des attaques grossophobes, misogynes, racistes. C’est pareil pour , et personne ne s’est indigné », dénonce Hajar Outaik, de l’association StopFisha. Sur Twitch, YouTube ou TikTok, les meneurs « ont pu arrêter de faire des raids et du cyberharcèlement de façon évidente et ont transformé leur contenu, mais leurs revenus sont toujours construits sur des cyberviolences », reprend Ketsia Mutombo.

Le serpent qui se mord la queue

Ce qui interroge sur le rôle des plateformes dans la circulation de la haine en ligne. « On veut une lutte totale contre le cyberharcèlement, mettre en évidence le problème et trouver des solutions », affirme Claudia, qui se dit en contact avec des députés. « Sur X, on peut finir par faire fermer un compte, mais deux heures plus tard le mec peut recréer un compte et rebalancer des nudes », se désole Mélanie Enrich, qui s’occupe du pôle signalement de StopFisha. Pire, « beaucoup de ces groupes sont sur Telegram, où ils savent qu’ils sont inattaquables ».

C’est notamment sur ces boucles, qui rassemblent des centaines d’hommes sans aucun contrôle, où sont partagées photos intimes et informations sur les victimes potentielles, jusqu’à parfois leurs adresses, avant de lancer les raids haineux. « La spécificité des cyberviolences, c’est que les agresseurs peuvent utiliser plusieurs comptes, plusieurs plateformes, venir de plusieurs pays. Pour les victimes, les violences sont subies de manière illimitée et massive », pointe Hajar Outaik.

Grâce au mouvement #AntiHSM, ces méthodes et raids sont donc mis en évidence. Et pas que dans la sphère francophone. « Les Américaines ont repris le mouvement avec un autre hashtag », se félicite Mélanie Enrich. « C’est salutaire, grâce à ce hashtag des créateurs de contenus qui sont dans l’impunité depuis longtemps font face à des témoignages », insiste Ketsia Mutombo. Car il ne faut pas tomber dans la condamnation facile des réseaux sociaux. « C’est un lieu de mobilisation très précieux où des personnes peuvent s’allier pour porter des causes, comme avec la question de », souligne la militante féministe.

Une modération « comme un videur en boîte de nuit » ?

Mais pour Claudia, bien qu’à l’origine du mouvement AntiHSM, « ce n’est pas normal qu’en 2024 on ait besoin de créer un nouveau mouvement » contre ces violences, « il faut y mettre fin maintenant ». « Il faut comprendre le fond du problème, la montée du et des discours d’extrême droite », selon elle. Par ailleurs, « les personnes qui parlent prennent un énorme risque sur leur sécurité numérique et même physique », s’exposant à une nouvelle vague de haine, rappelle Shanley Clemot McLaren.

L’association StopFisha milite ainsi pour une meilleure modération des réseaux sociaux, qui devrait « être comme un videur de boîte de nuit, tolérance zéro avec les comportements problématiques » et exclusion définitive, demande Hajar Outaik. « Quand il y a eu des fake news lors du ou qu’on poste du contenu choquant, il y a vite du floutage, des avertissements. On voit que c’est mis en place sur des sujets choisis, et la défense des minorités n’est pas prioritaire », regrette Shanley McLaren.

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