«Cette somme (50 euros en fournitures scolaires) me paraît pas mal pour équiper son enfant à , réagit Marie, maman bordelaise de deux enfants dont l’un était en CP l’année dernière. On avait mis un peu plus dans le sac pour qu’il dure mais cela couvre à peu près le kit de départ ». Mathilde estime aussi que la valeur du kit fourni est proche de ce qu’elle a dépensé l’an dernier pour son fils qui rentrait à l’école élémentaire, soit « environ 40 euros, cartable inclus ».

Si cette année, , la facture de rentrée est en très légère baisse (1 % par rapport à juillet 2023), cela est loin de compenser l’inflation de 10 % sur les fournitures scolaires entre juillet 2022 et juillet 2023. Devant ce constat, Paris et Bordeaux lancent des dispositifs destinés aux classes de CP avec respectivement des kits d’une valeur de 20 et 50 euros, comprenant colle, cahiers, crayons de couleurs, feutres, surligneurs, double décimètre etc.

Dans la capitale, l’idée est issue d’une consultation sur. A Bordeaux, l’adjointe à l’Education Sylvie Schmitt estime que c’est « une volonté politique » et « l’une des promesses de l’école publique ».

Dans certaines grandes villes, ce poste de dépense est déjà identifié comme un facteur d’inégalité sociale entre les familles. Pour la quatrième année, la ville de Lille prend intégralement en charge les fournitures scolaires, de la maternelle au CM2. Et à Marseille, pour la deuxième année, des kits de fournitures scolaires, d’une valeur d’environ 85 euros, sont aussi proposés à tous les élèves de l’école primaire.

« Notre ambition, c’est l’école gratuite »

Alors que la capitale girondine consacre environ 45 euros par enfant scolarisé dans l’élémentaire, ce dispositif le pousse à 47 euros, grâce aux économies réalisées via des commandes groupées (les kits ont un coût de 15 euros pour la ville, alors que leur valeur pour un particulier est estimée à 50 euros). C’est au total un budget de 32.000 euros qui va bénéficier à 2.072 écoliers bordelais. « Les fournitures sont fabriquées en France, écoresponsables si possible et sans perturbateurs endocriniens, précise le maire écologiste Pierre Hurmic. Et on a aussi une gourde en inox, pour l’apprentissage du geste antigaspi ». Il est laissé aux enseignants la liberté de distribuer les fournitures comme ils le souhaitent.

« Notre ambition, c’est l’école gratuite, mais on le fait pas à pas, avec les enseignants, poursuit l’adjointe à l’éducation de la ville de Bordeaux. On fera le bilan après la première rentrée pour éventuellement l’étendre. On a aussi engagé des réflexions sur l’intérêt d’acheter, par exemple, de gros pots de colle ou de gros taille-crayons, à partager ».

D’autres villes moyennes comme Roubaix et Nancy fournissent déjà des efforts en ce sens, pour soutenir les familles. Et fréquemment dans les petites communes, les enseignants incluent dans leur budget pot de colle, stylos ou feutres pour limiter au maximum la liste des équipements demandés aux parents.