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Le retour de Camaïeu fait grincer des dents ses ex-salariés qui ont « tous été virés »SportuneBébés et MamansMinutes Maison Le retour de Camaïeu fait grincer des dents ses ex-salariés qui ont « tous été virés »SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Le retour de Camaïeu fait grincer des dents ses ex-salariés qui ont « tous été virés »SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Gilles Durand 30 Aug 2024,08:40

Résurrection XXL  ? La marque de prêt-à-porter féminin a rouvert, ce jeudi, à , un magasin baptisé Be Camaïeu, deux ans après de l’enseigne nordiste. Il s’agit de la première d’une série de douze boutiques qui doivent voir le jour en France et à Bruxelles.

Un pari pour l’avenir signé Celio, enseigne spécialiste de masculin, dont le patron avait racheté aux enchères uniquement le sigle Camaïeu pour 1,8 million d’euros. Sans les locaux de l’entreprise, ni le personnel. Seuls dix salariés ont été finalement réembauchés sur les 2.600 que comptait l’entreprise à sa fermeture. Cette ouverture fait donc grincer quelques dents.

« On dit que Camaïeu repart mais Camaïeu a été disloqué »

« Tant mieux pour eux ! », glisse Nadège, une ex-salariée. « Et tant pis pour nous ! », répond son ex-collègue Julie. « C’est un test pour la marque Celio qui prend des risques et préfère y aller à tâtons. Elle, aussi, a connu un plan social important, il y a quelques années », souligne Valérie Pringuez, ancienne salariée de Pimkie, autre enseigne de prêt-à-porter nordiste qui a traversé des turbulences.

Pour cette ancienne spécialiste des luttes pour l’emploi dans le textile, « c’est plutôt une bonne nouvelle, mais ça crée très peu d’emplois ». Car le secteur du prêt-à-porter reste en souffrance en 2024. « Les achats de mode ont souvent servi de variable d’ajustement face aux fortes hausses des prix de l’alimentaire ou de l’énergie, plus prioritaires », .

Du côté des anciennes, reste surtout en travers de la gorge. « C’est agaçant et frustrant. On dit que Camaïeu repart mais ce n’est pas ça, Camaïeu n’existe plus, Camaïeu a été disloqué, on a tous été virés ! », rappelle Sandra Sarrouy, ex-syndicaliste CFDT ayant travaillé 31 ans pour Camaïeu, jointe par téléphone par l’AFP.

« Ce qui a fait l’enseigne, c’était l’âme des équipes avant tout », renchérit Sylvie qui était entrée dans l’entreprise en 1990. « Elle ne renaît en rien, complète Fanny. C’est juste une nouvelle histoire. Cependant, je leur souhaite une belle réussite. »

La moitié des ex-Camaïeu sans emploi

« Peut-on parler d’un retour quand 2.600 personnes ne retrouveront pas leur emploi ? C’est une claque à la figure de chaque salarié licencié », , Bénédicte, une ancienne vendeuse. Comme dans la plupart des salariés du textile dans le Nord, elles y ont fait toute leur carrière, ou presque, cumulant des dizaines d’années d’ancienneté.

Difficile, dans ces conditions, de trouver une porte de sortie. Pour « se soutenir, s’entraider ou s’orienter administrativement », les anciennes salariées se sont regroupées sur les réseaux sociaux sous le nom de « Camaïeuttes ». Le groupe privé compte 1.100 personnes.

Sur leur site, les commentaires vont bon train. Pour Marjorie, « ça fait mal au cœur », car la boutique de Compiègne, dans l’Oise, doit rouvrir sur l’emplacement de l’ancienne. « Grosse nostalgie depuis cette annonce », écrit-elle. Emilie travaille désormais pour un franchisé qui possède Celio. « Quand Camaïeu ne veut pas te lâcher », ironise-t-elle.

Selon le mandataire judiciaire en charge de la liquidation de l’enseigne, à la date du 12 juillet, près de la moitié des ex-Camaïeu restaient sans emploi.

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