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Nantes : Et les cariatides s’en allèrent… Les fontaines Wallace féministes, un pari audacieux mais « très réussi »SportuneBébés et MamansMinutes Maison Nantes : Et les cariatides s’en allèrent… Les fontaines Wallace féministes, un pari audacieux mais « très réussi »SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Nantes : Et les cariatides s’en allèrent… Les fontaines Wallace féministes, un pari audacieux mais « très réussi »SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Julie Urbach 01 Sep 2024,00:44

Toucher aux emblématiques fontaines Wallace ne coule pas de source. Les dernières affaires (où l’on en compte une cinquantaine) ou du côté de l’ont montré. Mais à Nantes, ça ne se passe pas toujours comme ailleurs. Depuis leur installation au début de l’été à l’occasion du , les quatre nouveaux points d’eau reprenant les codes de ces œuvres nées en 1870 après la Commune de Paris, et visibles depuis un peu partout dans le monde, semblent faire l’unanimité.

Il suffit de se rendre au pied de l’une d’entre elles pour comprendre. Devant le Muséum d’Histoire naturelle, à toute heure, les smartphones sont de sortie devant les quatre cariatides en fonte (ces déesses représentent chacune une vertu et sont chargées de soutenir le dôme) qui se sont comme échappées. L’une est encore en train de descendre de son socle pendant que les trois autres prennent leurs jambes à leur cou.

« On ne sait pas où elles vont, mais c’est hyper beau cette métaphore de liberté, d’émancipation. Je trouve qu’il y a comme un sentiment d’urgence aussi, estime Ingrid, passante croisée place de la Monnaie. C’est très réussi car ça reste dans l’esprit de ces fontaines que l’on a toujours connues à Nantes, mais que plus grand monde ne regardait. »

Une « évasion » en quatre chapitres

Ne pas dénaturer ces installations imaginées (au départ) pour étancher la soif des Parisiens tout en révélant leur caractère de véritable œuvre d’art. Voilà le pari audacieux et relevé du , qui a confié la mission de ce « nouveau souffle » à l’auteur-dessinateur Cyril Pedrosa. Cette figure de la bande dessinée a imaginé une « évasion » en quatre chapitres retraçant « la longue histoire du féminisme », dans différents lieux du centre-ville de Nantes.

Les cariatides préparent leur évasion sur les premières fontaines Wallace.  - J. Urbach/20 Minutes

Le premier est visible au jardin de la Psalette, derrière la cathédrale, où les cariatides arrosent l’arbre qui deviendra le support du dôme. Dans les deuxième et le troisième volets, près du Château puis près de la place du Commerce, nos héroïnes se hissent dessus, « comme pour élaborer un plan, prendre leur revanche », estiment Lola et sa mère, deux touristes marseillaises qui ont déambulé de fontaine en fontaine, jusqu’à celle de la scène finale.

Car c’est aussi pour cela que la magie opère. « C’est un parcours dans le parcours, se félicite , directeur du Voyage à Nantes, où l’on confirme que ces fontaines seront évidemment pérennes. J’ai remarqué que ce qui fonctionnait particulièrement était le suspense de l’histoire racontée en quatre temps. A la dernière étape, un jour où j’étais assis sur un banc, j’ai même vu une femme émue jusqu’aux larmes, découvrant ces quatre cariatides s’échapper enfin. »

L’accès à l’eau, comme un retour aux sources

Une réinterprétation d’autant plus légitime que le sculpteur qui avait conçu les originelles, sur une idée du philanthrope britannique Richard Wallace, était déjà un Nantais, en la personne de Charles-Auguste Lebourg. Pour lui rendre hommage, les dimensions et le mode de fabrication à , qui continue d’en produire 5 à 10 exemplaires par an, n’ont pas beaucoup bougé. La couleur non plus : ce vert très foncé appelé pour on ne sait quelle raison le « vert nantais », avec lequel les cinq fontaines déjà présentes dans la Cité des ducs ont par la même occasion.

S’il fallait encore un argument pour convaincre, on pourrait dire que ce projet sonne comme un retour aux sources. « Les œuvres ne sont pas simplement posées dans la ville, elles la touchent et s’y introduisent », appuie Jean Blaise. Créées pour un meilleur accès à dans l’espace public (et éviter une surconsommation d’alcool), les fontaines Wallace nantaises, ancienne et nouvelle génération, ont toutes été dotées d’un bouton-poussoir pour remplir sa gourde. Une utilisation certes moins romantique que le filet d’eau continu qui s’écoulait jadis entre les cariatides… mais bien plus pratique.

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