L’heure de la reprise a sonné. Parmi les classiques de la rentrée scolaire, on peut nommer , les baskets neuves, la découverte des camarades de classe. Et pour les plus petits, les cours de lecture et d’écriture.

Une étape essentielle qui peut s’avérer pénible pour bon nombre d’entre eux. C’est le cas de Mila, et dysorthographique à 9 ans. « Elle se rend compte de ses erreurs. Mais quand on fait des dictées, elle écrit des mots hyper compliqués, certains ne veulent rien dire », témoigne Delphine, sa mère.

Décliner tous les sons de langue plutôt que d’épeler les mots

Pour tenter d’y remédier, la mère de famille a d’abord voulu faire appel à un orthophoniste. Sans obtenir de rendez-vous. Elle s’est alors tournée vers Valentine. Après avoir été enseignante une quinzaine d’années, la trentenaire est devenue orthographothérapeute. Un mot assez imposant pour définir une réalité, plus terre à terre.

« Je m’occupe des enfants qui ont des problèmes de lecture et d’orthographe. J’essaie aussi d’améliorer les gestes de l’écriture », confie-t-elle, qui a pris en charge une cinquantaine d’élèves depuis l’ouverture de son cabinet à Paris il y a plus d’un an.

La méthode enseignée par Valentine va différer de celle enseignée par l’Education nationale. On l’appelle « l’encodage orthographique précoce ». « A l’école, on apprend à lire d’abord, puis en CE1 vient l’apprentissage orthographique. Nous, on veut intégrer l’apprentissage de l’orthographe dès le départ, et ça peut tout changer », note Céline Sauvageot, , et formatrice de Valentine.

Tous les sons de langue française sont déclinés sur un tableau. Un mot est choisi et l’élève est invité à aller pointer tous les sons du mot en question. « Par exemple, le son en é de baleine s’écrit ei. On informe l’enfant de l’orthographe, puis il pointe au tableau son par son à l’aide d’une baguette. Ça va lui permettre d’utiliser sa tête, son corps, ses yeux, ses oreilles. C’est plus efficace que de copier ou d’épeler le mot », précise Valentine.

« Rééduquer le geste » d’écriture

L’enseignante assiste principalement des élèves du CE1 à la 5e. Mais elle a aussi aidé des lycéens, à raison d’une prise en charge de deux à dix séances d’une heure, espacée de quinze jours. « Pour certains, on va réapprendre le geste de l’écriture. Ils vont par exemple écrire avec le poignet, alors qu’il faudrait le faire avec le pouce. On va d’abord se concentrer là-dessus, et le fait de rééduquer le geste permettra d’améliorer l’orthographe dans un second temps. »

Pour Mila, la méthode a fait son effet au bout de « trois à quatre séances », selon sa mère. « Ma fille se dévalorisait beaucoup, elle avait perdu confiance. Le fait de fonctionner avec des sons plutôt qu’avec des groupes de mots l’a aidée », se réjouit Delphine.

Seul bémol : à raison de 80 euros la séance, difficile pour l’heure d’attirer un public modeste. « Certaines mutuelles peuvent rembourser quelques séances », rassure Céline Sauvageot.

L’ex-prof des écoles s’attelle désormais à former de nouveaux adeptes à sa méthode, après avoir aidé « environ 300 enfants ». La Dijonnaise compte former une soixantaine de personnes, à raison de plusieurs sessions par an, lors des périodes de vacances scolaires. Pour l’heure, un peu plus d’une vingtaine de personnes ont ouvert leur cabinet, le but étant de « quadriller » le territoire.

D’autant que le problème de lecture et d’écriture est loin d’être endigué. Selon une étude de l’Education nationale publiée en juin 2023, un jeune Français sur dix âgé de 16 à 25 ans est en «  ». De quoi pousser cette méthode sur les tableaux de l’Education nationale. « Je ne sais pas si l’institution est prête », coupe Valentine. A suivre.