Plus d’une centaine d’inspecteurs du travail venus de toute la France se sont rassemblés à 12 heures ce lundi, devant la cité administrative de , pour rendre hommage à Daniel Buffière, responsable du service contrôle de la Mutualité sociale agricole et Sylvie Trémouille, contrôleuse du travail. par Claude Duviau, agriculteur qui est revenu avec son fusil de chasse après avoir fait mine d’aller chercher le registre du personnel.

Les deux agents menaient ensemble un contrôle inopiné sur son exploitation, à Saussignac, en Dordogne, après une suspicion de prêt de main-d’œuvre illicite, pour une activité de ramassage de prunes. Claude Duviau a été condamné en 2007 à trente ans de prison,

C’est la première fois dans l’histoire de l’Inspection du travail, née en 1892, que des agents de contrôle venus vérifier l’application du Code du travail dans l’intérêt des salariés ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions.

Les entraves à leurs missions se multiplient

Les agents ont souhaité un rassemblement distinct de celui organisé par leur direction, à 15 heures ce même jour, pour marquer leur réprobation par rapport au manque de réaction des autorités après ce double meurtre. Pour beaucoup de contrôleurs, elles n’ont pas été à la hauteur de la gravité de l’événement et n’ont pas donné lieu à des mesures concrètes pour protéger les fonctionnaires. Et pour eux, il s’agit de faits révélateurs d’une situation qui reste malheureusement toujours d’actualité.

Dans un communiqué, l’intersyndicale alerte sur les conditions de contrôle actuelles : « Qu’en est-il en 2024 ? Des agriculteurs en colère ont pendu et éventré un sanglier devant des locaux de l’inspection du travail, des lignes rouges à ne pas franchir sont tracées devant des exploitations agricoles pour entraver les contrôles, des menaces particulièrement claires sont diffusées sur les réseaux sociaux, ce qui n’a donné lieu à aucune réaction de la ministre en charge du Travail ! Les situations d’obstacles, d’outrages et autres agressions se sont multipliées ! »

Le dernier fait marquant, perçu comme une menace par les agents de contrôle, émane de militants du syndicat agricole Coordination rurale (CR) qui devant les bureaux de l’Inspection du travail à Agen, dans le Lot-et-Garonne. « Nous refusons qu’un autre drame ne survienne », conclut l’intersyndicale.