Bien sûr, il y a eu quelques accrocs. Quelques vols, parfois au préjudice d’athlètes. Des contrefaçons de vendus au prix des vrais. Des affaires de cyberharcèlement, notamment en lien avec la cérémonie d’ouverture. Pour autant, à l’heure de tirer le bilan des , un constat s’impose : en matière de sécurité, aucun événement majeur n’est venu gâcher la fête. L’afflux de touristes n’a pas entraîné une recrudescence des actes de délinquance. Les indicateurs sont même à la baisse.

Sur les quelque 11 millions de visiteurs présents à Paris entre la mi-juillet et la mi-août, , selon la préfecture de police. Parmi elles, 261 étaient sur place pour assister spécifiquement aux Jeux olympiques. Sur la période 29 juillet-11 août, qui couvre quasiment toute la durée de la compétition, le nombre de touristes victimes d’infraction a même baissé de 4 % par rapport à 2023.

Vols et escroqueries

Les vols - à la tire ou simple, dans les transports ou dans l’espace public - représentent la majorité des infractions recensées. Dans l’immense majorité des cas (près de 94 %), ils ont été commis sans violence. Quelques escroqueries, , ont été recensées. Les agressions sexuelles ont été « très limitées », précise la préfecture : cinq touristes venus pour les JO ont porté plainte pour des violences sexuelles. Et si les chiffres des Jeux paralympiques, qui se tiennent actuellement, ne sont pas encore connus, la tendance semble être la même.

Ce bilan, qui fait mentir les Cassandre, pourrait-il perdurer dans le temps ? Dans la perspective des JO, le ministère de l’Intérieur avait lancé dès novembre 2022 le plan « zéro délinquance », qui se traduit notamment par une augmentation du nombre de patrouilles dans l’agglomération parisienne. Si bien que même avant les JO, la tendance était encourageante. Sur les six premiers mois de l’année, les vols avec violence ont reculé de 15 % dans la capitale et ceux à la tire de 8,2 %. Dans les transports, le bilan est encore plus marqué : - 20,5 % pour les vols avec violence, -14,2 % pour les vols à la tire.

Lune de miel police-population

Le faible niveau de délinquance observé pendant les JO s’explique surtout par le déploiement massif de forces de l’ordre dans les rues de la capitale. Jusqu’à 45.000 policiers et gendarmes ont été déployés chaque jour à Paris, auxquels s’ajoutent 18.000 militaires et environ 20.000 agents de sécurité privée. Difficile de commettre un vol à l’arraché lorsqu’on croise une patrouille tous les 100 mètres. Or ce dispositif inédit ne pourra être maintenu au-delà des paralympiques : pour le mettre en place, il a fallu mobiliser partout en France près de 97 % des policiers et décaler leurs congés.

Au-delà du bilan purement comptable, un élément a marqué les esprits : . Sur les réseaux sociaux, des vidéos de policiers ou de gendarmes faisant quelques passes au foot avec des touristes, s’essayant au skate ou à la danse sont devenues virales. Si ces moments sont à mettre sur le compte de la ferveur de l’événement, beaucoup espèrent que ces rapports apaisés avec la population se poursuivront. C’est peut-être ça, la principale leçon de ces Jeux.