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« On décortique les signaux faibles »… Comment la France lutte contre la radicalisation des jeunesSportuneBébés et MamansMinutes Maison « On décortique les signaux faibles »… Comment la France lutte contre la radicalisation des jeunesSportuneBébés et MamansMinutes Maison

« On décortique les signaux faibles »… Comment la France lutte contre la radicalisation des jeunesSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Thibaut Gagnepain 05 Sep 2024,00:42

Douze ans. Un enfant de 12 ans a été , fin août à Sochaux. Le jeune garçon avait téléchargé plus de 1.700 vidéos de propagande ou de massacres à caractère djihadiste et les partageait. Cette activité a alerté les autorités, qui réalisent une importante veille sur le sujet. Mais d’autres canaux existent et permettent de lutter contre un phénomène qui a pris de l’ampleur depuis une dizaine d’années. « C’est depuis les départs vers les théâtres de guerre irako-syrien qu’une politique publique a été mise en place », explique à 20 Minutes le ministère de l’Intérieur.

Sa facette la plus connue ? Un numéro vert (0800.00.56.96) qui s’est longtemps appelé « Stop  ». « Il est pour toutes les familles, proches qui ont un doute sur une personne de leur entourage et est strictement confidentiel », détaille-t-on place Beauvau. « Ça va nous permettre de les accompagner et d’informer les services de l’Etat. »

En ligne, des « policiers, réservistes et psychologues » sont là pour écouter, orienter, rassurer. « Ils vont décortiquer les signaux faibles et voir s’il y a des signaux de rupture qui peuvent faire penser à une certaine radicalisation. Ils vont aussi donner des conseils d’accompagnement afin de maintenir le lien avec la personne », poursuit l’Intérieur en chiffrant à « plusieurs de milliers d’appels » l’affluence annuelle. En 2023, c’était « plus de 8.000 » et 2024 semble partir sur les mêmes tendances, « avec déjà plus de 5.000 ».

Tous ne mènent à des cas de radicalisations. Des appelants ont « souvent besoin d’être rassurés », indique encore le ministère, dont les services utilisent ensuite les informations collectées. Soit pour une voie judiciaire, dans les cas les plus graves, soit pour une solution préventive. C’est là qu’entre en scène de nombreuses associations sur le territoire, comme Itinéraires dans le et le .

« Changement de comportement, repli… »

« C’est la préfecture qui nous sollicite et nous missionne pour des signaux faibles de radicalisation », précise d’entrée la directrice générale Sabrina Casier. « Ça peut être des changements de comportement ou d’attitude envers l’entourage, du repli, du désengagement social… Tous les signes possibles de rupture avec la société. Ils sont signalés soit par le numéro vert, soit par d’autres voies. »

L’association va alors « s’engager à rencontrer le signalant dans les quinze jours ». « On le voit d’abord afin de connaître la situation globale de la personne, aussi bien d’un point de vue familial que scolaire », détaille Rémi, éducateur spécialisé chez Itinéraires. Ce n’est qu’ensuite que le signalé, souvent un adolescent « avec une moyenne d’âge de 16 ans », est rencontré. « On fait une approche afin de nouer un lien. Ce n’est pas toujours aisé et ça peut se faire à plusieurs reprises, dans n’importe quel lieu et parfois en passant par des intermédiaires de confiance. »

La suite ? « On veut éviter que ce jeune se retrouve en rupture. On le raccroche à un projet de vie. Comme une formation, sa scolarité, un sport, un loisir. On essaie surtout de susciter son esprit critique sur la théorie qu’il suit. On n’est pas dans un contre-discours. » Les échanges peuvent durer, « jusqu’à deux ans pour un cas, mais parfois seulement un mois ».

Les préfectures aux commandes

Ce sera ensuite à la préfecture de décider de la suite à mener. Peut-être pour la fin d’un suivi, ou alors pour une poursuite dans un champ sécuritaire ou judiciaire. Tous les dossiers traités font en tout cas l’objet d’échanges chaque mois au sein des Cellules de prévention de la radicalisation et accompagnement des familles (CPRAF). Tous les acteurs du territoire (protection de l’enfance, agence régionale de santé, procureur…) y sont réunis et travaillent ensemble. « Chaque partenaire fait le point et des préconisations. La préfecture tranche », résume Sabrina Casier, dont l’association suit actuellement « environ cinquante personnes » dans les Nord et Pas-de-Calais.

« Il y a au total trois dispositifs dans chaque  », reprend le ministère de l’Intérieur. « Deux travaillent sur les individus, dont les CPRAF. Les cellules départementales de lutte contre l’ et le repli communautaire [Clir] s’intéressent elles aux groupes, associations, écoles, entreprises qui posent des problèmes. »

Tous ces dispositifs sont clairement définis depuis 2018 dans le Plan national de prévention de la radicalisation qui prévoit aussi de nombreuses actions de sensibilisations dans les établissements. « L’Etat observe et ne lâche pas », assure-t-on également place Beauvau en donnant des chiffres volontairement très vagues sur le nombre de personnes dites radicalisées en France. « Plusieurs milliers avec différents types de radicalisation. » Dont cet enfant de 12 ans.

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