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Rentrée scolaire : Votre enfant n’est pas encore propre ? Ne paniquez pas (trop)SportuneBébés et MamansMinutes Maison Rentrée scolaire : Votre enfant n’est pas encore propre ? Ne paniquez pas (trop)SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Rentrée scolaire : Votre enfant n’est pas encore propre ? Ne paniquez pas (trop)SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Laure Beaudonnet 06 Sep 2024,16:40

A l’approche de la , la question de la propreté fait souvent angoisser les parents. « Comment je vais faire si mon fils n’est pas propre en septembre ? », s’interrogeait une Parisienne au mois de juin dernier. Trois mois avant l’entrée de son enfant, Pablo, en maternelle, c’était déjà la panique. Non seulement son école impose à l’enfant de se présenter sans couche, mais en plus elle n’a pas le temps d’aider les petites sections à s’essuyer en cas de grosse commission. Et cette habitante de l’est parisien est loin d’être la seule à affronter ces injonctions. L’école laisse-t-elle les enfants baigner toute la journée dans une couche sale ou dans des sous-vêtements souillés ? En théorie, non.

« L’instruction est obligatoire à partir de trois ans et la question de la propreté ne peut pas empêcher l’enfant d’entrer à l’école », rappelle Mouhamadou, créateur du compte et et auteur de paru fin août chez Hachette. « Même si l’enfant n’est pas propre l’année de ses trois ans, il doit être accepté. Ceci est d’autant plus vrai à l’heure de l’inclusion : certains enfants porteurs de ou de maladies comme l’encoprésie [incontinence fécale] ne seront pas propres à trois ou quatre ans », complète cet instit aux plus de 150.000 abonnés sur Instagram.

« L’Atsem, c’est comme une grande sœur ou une tata »

Idéalement, un (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) assiste l’enseignant dans chaque classe de maternelle. « Ils sont chargés de l’assistance au personnel enseignant pour l’accueil et l’hygiène des enfants […] et la mise en état de propreté des locaux et du matériel servant directement à ces enfants », selon le . « Je décrirais l’Atsem comme une grande sœur, une tata ou une nounou. On est la référente de l’enfant, décrit Juliette, Atsem depuis quinze ans dans un établissement de l’Eure qui a la chance de compter un agent par section. Mais ce n’est pas le cas de toutes les écoles.

Dans les faits, ces agents territoriaux manquent cruellement. Certaines classes doivent se les partager. « On revendique d’avoir un Atsem à temps plein par classe pour assister les enseignants sur les tâches du soin de l’enfant, insiste Guislaine David, co-Secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. C’est assez fréquent d’avoir des accidents en début d’année, c’est presque quotidien pour certains élèves. L’école est aussi là pour aider l’enfant à devenir propre et grandir ».

La propreté n’est pas une condition

Tout seul, un prof ne peut pas tout gérer. Impossible, par exemple, de laisser sa classe sans surveillance pour changer la couche d’un enfant ou l’aider à s’essuyer. D’autant que seuls les Atsem sont habilités à le faire. « La plupart des instits en maternelle sont aussi des mamans, elles ne laisseront pas les enfants sales », rassure Guislaine David. Et dans une classe à huis clos, l’odeur d’une couche pleine finit par indisposer tout le monde. Mais s’il n’y a pas assez d’Atsem, c’est rapidement la galère. L’enseignant doit faire appel à un autre enseignant pour surveiller sa classe ou chercher un Atsem dans une autre classe. Un casse-tête. Sans parler de la perte de temps sur la .

« Une maman m’a confié que son enfant n’était pas propre pour l’entrée à l’école et l’enseignant s’est fâché en disant : "Si elle n’est pas propre, elle ne va pas pouvoir revenir". Il ne peut pas dire ça, raconte Mouhamadou qui insiste : la couche ne doit pas l’empêcher d’entrer à l’école ». Pourtant, de nombreux parents entendent cette rengaine à l’approche de la rentrée : « Ce n’est pas à nous de changer les couches » ; « on n’a pas le temps d’essuyer votre enfant »… « C’est notre rôle, s’agace Juliette. Essuyer un enfant et le changer font partie de nos missions. Soit il y a un manque d’Atsem soit ils ne veulent pas faire leur travail ».

« Un boulot monstre »

Dans l’établissement de Juliette, quatre enfants sur 30 portaient des couches pour la rentrée des classes cette semaine. « Avec l’institutrice, on met des choses en place. On les amène à des heures régulières aux toilettes et, en général, quand ils voient les autres propres, peu de temps après, ils ont un déclic. On discute beaucoup avec les parents et petit à petit, l’enfant arrive à être propre. Mais c’est un boulot monstre », concède cette professionnelle de la petite enfance.

Dans une classe, certains élèves ont près d’un an de différence. L’idée avant tout, c’est de dédramatiser et de normaliser la situation. « On peut arriver dans des cohortes où tous les élèves sont propres sauf un ou deux. Quand on parle de harcèlement, on pense à l’école élémentaire ou au collège-lycée avec des jeunes qui en arrivent à vouloir se suicider. Mais ce phénomène se met en marche dès le plus jeune âge, alerte Mouhamadou. Notre rôle, en tant qu’adulte, c’est d’aller dans le sens de l’inclusion ». Mieux vaut rassurer les petits en apprentissage et normaliser la situation pour accueillir les différences. Si on pouvait forcer un enfant à être propre, ça se saurait.

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