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Rennes continue de décaler ses heures de cours pour laisser ses étudiants mangerSportuneBébés et MamansMinutes Maison Rennes continue de décaler ses heures de cours pour laisser ses étudiants mangerSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Rennes continue de décaler ses heures de cours pour laisser ses étudiants mangerSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Camille Allain 06 Sep 2024,16:41

L’heure de . Mais à Sciences Po , elle n’a pas sonné à la même heure que d’habitude. Cette année, l’ensemble des étudiants de l’école démarre les cours à 8h30, au lieu de 8 heures par le passé. « Je pensais que c’était pour éviter qu’il y ait trop de monde dans le métro le matin », avance une 2e année. Pas tout à fait. Ce changement doit normalement permettre aux élèves de terminer les cours un peu plus tard le midi et ainsi de limiter la file d’attente au restaurant universitaire. Car depuis 2015 et la fermeture , les étudiants de l’IEP doivent se replier sur le RU de la rue de Fougères, se mêlant à la fac de droit et à celle de sciences-éco.

Conséquence de ce regroupement : de longues files d’attente et des étudiants en speed permanent. « Tout le monde arrivait en même temps et les étudiants passaient trois quarts d’heure à attendre pour finir par manger en accéléré », rapporte Pablo Diaz, le directeur de Sciences Po. On leur a posé la question et la réponse a été unanime. « Il y avait tellement de monde, on n’avait pas le temps. Parfois, on envoyait une pote faire la queue et on grattait tout le monde. Ce n’est pas glorieux mais on n’avait pas le choix. » Qu’elles se rassurent, ces deux étudiantes de 3e année en partance pour leur année à l’étranger n’étaient pas les seules à agir ainsi.

« On sait que ce sera blindé »

Dans la bouche des étudiants de la fac de droit et de sciences-éco, le constat est le même. « Il y a certaines heures où on ne se pose même . On sait que ce sera blindé, donc on se prend un sandwich au supermarché », témoignent Marion, Axel et Myra. Le problème, c’est que ce n’est pas très diététique. Et que ça coûte plus cher. « Surtout quand tu es boursière », embraye Camille. Étudiante en master 2, elle a mangé un panini à la cafétéria du Crous, faute de pouvoir aller au resto U, fermé pour travaux jusqu’en octobre. « C’est pas trop mal mais ça ne vaut pas une assiette remplie, avec une entrée et un dessert. Franchement, le resto U c’est bon, c’est varié ». Son ami Noé avait ramené son plat à réchauffer mais n’a pas pu le faire, faute de micro-ondes.

Un millier d'étudiants sont inscrits à Sciences-Po Rennes, dont environ 600 sont présents sur le site de la Duchesse-Anne. - C. Allain/20 Minutes

Cette problématique n’est pas propre à ce campus. Elle n’est pas non plus propre à Rennes. , les étudiants de toute la France se ruent au RU, causant de longues files d’attente. Pour tenter d’y remédier, l’institut d’études politiques a entièrement revu les emplois du temps, prolongeant les cours jusqu’à 12h45 dans le but d’envoyer ses quelque 600 élèves plus tard pour manger. Les étudiants fréquentant la fac sortant plus tôt ou plus tard, le rush est mieux réparti dans le temps, limitant de fait les files d’attente. Pour voir les bénéfices de ce changement, il faudra cependant attendre la réouverture du resto U à l’automne (lire encadré), quand la capacité d’accueil aura été augmentée.

L’an dernier, (dont fait partie Sciences Po) qui avait accepté de repenser tout son emploi du temps pour les étudiants fréquentant le campus Beaulieu. Le temps de classe avait été réduit à 1h30 au lieu de deux heures, permettant d’envoyer les étudiants en pause déjeuner plus tôt ou plus tard, et ainsi de limiter les files d’attente. La situation était telle sur le campus que certains étudiants avouaient ne pas manger le midi, faute de temps. Selon la Fage, près de 20 % des étudiants .

Le nombre de repas servi a explosé

Pour en mesurer l’efficacité de ce changement, il n’y a qu’à regarder les chiffres de fréquentation. L’an dernier, le nombre de repas servis par le Crous a bondi de 15 % par rapport à 2022, qui était déjà une année de référence. Plus de 3,1 millions de repas ont été distribués sur l’ensemble de la Bretagne, soit autant qu’en Île-de-France. « On avait eu quand on avait fermé certains sites. La raison, c’est qu’on avait besoin de se réorganiser pour concentrer notre personnel sur certains lieux et limiter les temps d’attente pour les étudiants. Quand on voit qu’on arrive à servir plus de repas, on se dit qu’on a réussi. La pause méridienne est un droit », estime le directeur régional du Crous Yann-Eric Prouteau. En élargissant les horaires d’ouverture le midi, ses services ont réussi à avoir une rotation de table plus importante, maximisant la possibilité pour les étudiants de trouver une place assise.

Malgré ces aménagements, l’attente reste longue. Car en proposant un repas à 1 euro (pour les boursiers) ou à 3,30 euros, le resto U terrasse la concurrence. Impossible pour les étudiants de manger à ce prix-là, à moins de se cuisiner un truc à emporter. « Quand on va au supermarché, on se prend des sandwichs triangle. Mais ça ne cale pas et on a encore faim », assure Myra. « Le bien manger est primordial. Il fait partie de la qualité de vie étudiante. Et manger un repas chaud, assis, c’est quand même mieux que de prendre un sandwich », estime le directeur de Sciences Po Pablo Diaz.

Le nombre de repas servis par les restaurants universitaires du Crous de Bretagne a bondi de 15% en un an. - C. Allain

Il faudra vérifier l’efficacité de la mesure. Car pour décaler les cours, l’IEP a dû réduire le temps de la pause déjeuner de 15 minutes. Les cours terminent également quinze minutes plus tard le soir. A en croire le directeur, la décision a fait consensus, tant dans le personnel que chez les étudiants.

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