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Comment réussir à « larguer » son psy ? On a posé la question à trois d’entre euxSportuneBébés et MamansMinutes Maison Comment réussir à « larguer » son psy ? On a posé la question à trois d’entre euxSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Comment réussir à « larguer » son psy ? On a posé la question à trois d’entre euxSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Lise Abou Mansour 07 Sep 2024,16:40

Lorsque l’on débute une , on sait quand elle commence, rarement quand elle se termine. Pourtant, elle est toujours censée avoir une fin. Mais après des mois, voire des années de suivi, dire « ciao » à son psy peut s’avérer un exercice délicat. Notamment par peur de le blesser, de l’étonner, voire de se faire engueuler.

Quand Juliette*, 27 ans, a voulu annoncer à sa psychologue qu’elle souhaitait arrêter , elle a dû s’y reprendre à plusieurs fois. « A chaque séance, je prenais mon courage à deux mains et puis… je n’y arrivais pas. J’ai fini par annuler une séance par texto en espérant qu’elle ne prenne plus de mes nouvelles. » Raté. Sa thérapeute lui envoie rapidement un message pour savoir si tout va bien. « Je n’ai pas eu le choix, j’ai dû lui expliquer par écrit que je ne voulais plus la revoir. » Quand elle y repense, Juliette a des remords. « J’aurais dû lui en parler ouvertement en séance. » Mais comment faire ? On a posé la question à trois psychologues.

Etre au clair sur les raisons qui nous poussent à arrêter

Selon Claire Petin, psychologue clinicienne et psychothérapeute, il faut avant tout être au clair sur les raisons qui nous poussent à arrêter. Ces dernières peuvent être positives, parce que l’on a appris à trouver en soi les ressources pour aller mieux, qu’on a résolu notre problématique ou qu’on a l’impression de ne plus rien avoir à dire, soit négatives, comme des raisons financières, une mésentente avec son thérapeute ou un déménagement.

« Pour une clôture saine de la thérapie, c’est important de se dire qu’on est tout à fait légitime à l'arrêter, estime Claire Petin. C'est important d'être honnête car faire preuve d’honnêteté fait aussi partie de la thérapie. » Même si, elle le rappelle, le patient n’est pas obligé de donner une explication à son psychologue.

L’annoncer en séance, dans une lettre ou par texto (et éviter le ghosting)

Ensuite, chacun sa technique. Annonce lors d’une séance, rédaction d’une longue lettre manuscrite, d’un mail, voire d’un texto. « C’est au patient de définir quelle méthode est la plus bénéfique pour lui », estime Claire Petin. Le mieux étant, pour les trois psychologues interrogés, d’en parler de vive voix avec son thérapeute, ne serait-ce que pour clore le suivi par un bilan (dont on parlera tout à l’heure).

Mais certains, comme Juliette, n’arrivent pas à trouver le courage et privilégient une méthode un peu moins franche : le . « Plus le temps passé avec un patient est court, plus le risque de ghosting est élevé », rigole Pierre Bordabery, psychologue. Ces départs brutaux « sont à éviter » selon Claire Petin « car c’est une fin moins sereine pour le patient. » Pas de panique toutefois si vous choisissez cette dernière option. « Certains patients annulent leur prochain rendez-vous et ne me rappellent jamais, témoigne la psychologue du travail Marie d’Hautefeuille. Je comprends que c’est la fin et je ne leur en tiens pas rigueur. »

Garder en tête que son psy est habitué

La psychologue l’assure, lorsque des patients lui disent « au plaisir de ne jamais vous revoir », elle est ravie. C’est le signe que le travail a été accompli. Et si certains redoutent que le professionnel le prenne personnellement, Claire Petin tient à les rassurer. « Le patient est libre de mettre fin au suivi quand il le souhaite et le thérapeute n’a pas à exiger qu’il continue. Les psychologues sont des professionnels, pas des proches. » Et Marie d’Hautefeuille d’insister : « il ne faut pas oublier qu’on nous paie. »

Pierre Bordaberry reconnaît toutefois que quelques professionnels peuvent mal le vivre : « certains sont trop touchés par la fin d’un suivi et peuvent se sentir abandonnés mais c’est leur problème. C’est le boulot du psy d’accueillir la demande et d’en parler sagement. »

Faire une séance de clôture

Boucler sa thérapie en bonne et due forme permet surtout de faire un bilan lors des dernières séances. Bilan qui a toute son importance, notamment après des années de suivi. « Cela permet de revenir sur les problématiques abordées et les progrès réalisés et de mettre en lumière les outils dont le patient dispose désormais pour s’en sortir seul », souligne Claire Petin.

Les progrès donc, mais aussi les points de vigilance. « Certains patients qui souffrent de veulent arrêter la thérapie lorsqu’ils se sentent mieux mais on sait que le taux de rechute est énorme et qu’il y aurait donc un intérêt à continuer », ajoute Pierre Bordaberry. Le patient étant maître de son choix, le psychologue prévient toutefois le patient de ce risque. « Le bilan permet alors d’avoir une discussion sur les choses à mettre en place en cas de rechute, l’idée étant de sécuriser le patient au maximum. » Et puis, les trois psychologues l’assurent, leur porte reste toujours ouverte en cas de besoin. Et des patients reviennent parfois des années après. Même ceux les ayant pourtant ghostés. Alors vraiment, pas de quoi s’inquiéter.

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