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« C’est pénible »… Dans le Jura, le village de Baume-les-Messieurs victime de son succèsSportuneBébés et MamansMinutes Maison « C’est pénible »… Dans le Jura, le village de Baume-les-Messieurs victime de son succèsSportuneBébés et MamansMinutes Maison

« C’est pénible »… Dans le Jura, le village de Baume-les-Messieurs victime de son succèsSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Thibaut Gagnepain 08 Sep 2024,00:41

A Baume-les-Messieurs (Jura),

Il est là, posé au milieu d’une vallée. Au fond de cette « reculée » comme on l’appelle ici, si typique du . Voilà Baume-les-Messieurs, l’un des 178 « plus beaux de France ».

Le lieu ne peut pas laisser insensible : tout autour, la verticalité des falaises impressionne. Et, en prenant un peu de hauteur pour se hisser sur l’un des nombreux belvédères environnants, le paysage semble encore plus saisissant. De nombreuses maisons en pierre (calcaire), une rivière, quelques routes, des forêts et… une abbaye très bien conservée.

« Ce sont des moines qui se sont installés ici au VIe siècle, c’est que ça devait être un bel endroit », sourit Serge Moreau, le de cette toute petite commune. L’hiver, seulement 160 habitants y résident. Aux beaux jours, le chiffre double voire triple avec les nombreuses locations saisonnières et le camping. Sans compter tous les de passage, venus pour la beauté du lieu mais aussi sa grotte et la cascade des Tufs, au fond du cirque naturel.

« Il y a toute l’année des randonneurs un peu partout dans le coin. On accueille à peu près 600.000 personnes par an, dont 400.000 entre avril et septembre », précise l’élu, conscient de ce total impressionnant pour les quelques rues du centre du village. Qui deviennent alors « noires de monde ».

« La tranquillité des habitants est entachée »

« La haute saison, c’est de début juillet à mi-août, même si ça a eu un peu de mal à démarrer cette année », détaille Cindy Fleury, chargée de communication pour la commune. « A ce moment-là, il y a des touristes partout et ça n’arrête pas. Pour le stationnement, ça devient très compliqué et un sens de circulation est même installé afin de réguler. C’est sûr que la tranquillité des habitants est entachée… »

Quelques intéressées confirment. « Les gens ont tendance à être irrespectueux du site. Ils se garent n’importe où, laissent traîner des papiers… Ce genre d’incivilités, c’est pénible », regrette Manue, rejointe par Jocelyne. « On préférerait que les touristes se garent à l’extérieur de la commune et viennent à pied apprécier les lieux. »

La « reculée » de Baume-les-Messiuers vue depuis un des nombreux belvédères alentours. - T. Gagnepain

En ce sens, un nouveau parking a été installé près du camping. Ce qui n’empêche pas la persistance de nombreux stationnements sauvages, facilités par le tout gratuit encore en vigueur. « On pense à passer au payant mais le conseil hésite », avoue le maire en évoquant les autres aménagements réalisés ces dernières années afin d’accueillir tout ce public. Des toilettes gratuites, une passerelle qui permet de se rendre dans le centre après une promenade le long de la Seille…

Il n’empêche, Baume-les-Messieurs semble, à certains moments de l’été, victime de son succès. Victime de surtourisme ? « C’est un peu fort », répond encore Serge Moreau. « Ce n’est que quelques jours et ça reste du bon tourisme. Il ne faut pas non plus oublier que ça nous permet d’entretenir et de restaurer notre patrimoine. La grotte, le camping et l’abbaye dépendent tous de la régie municipale. On embauche une vingtaine de personnes pour un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Et beaucoup de personnes ici ont aussi transformé des vieilles maisons en chambre d’hôtes ou gîte, elles bénéficient du tourisme. »

L'abbaye impériale de Baume-les-Messieurs, fondée au VI siècle et largement agrandie au IXe. - T. Gagnepain

Comme les quelques commerçants, artisans et restaurateurs installés pour la plupart le long de l’artère principale, la rue de la Seille. « Depuis quinze ans, on voit la différence. Chaque année est plus belle que la précédente », témoigne Anne, qui tient une boutique de produits régionaux. « Il y a de plus en plus de monde et c’est agréable pour travailler. Tant mieux mais il ne faudrait pas que ça devienne trop. »

« Nous avons eu un “effet Stéphane Bern” dès 2012, quand il est venu tourner sa première émission du “Village préféré des Français”. Ça a mis un coup de projecteur supplémentaire sur Baume », se souvient l’édile, bien content de cette notoriété. Les habitants à l’année s’y sont aussi adaptés. Certains partent pendant les fortes affluences et les autres évitent souvent le centre. « Les trois quarts des maisons ont des terrasses et jardins derrière, on n’est pas trop gêné », positive Manue, qui ne changerait certainement pas de lieu de vie. « C’est magnifique… »

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