Pas de panique si vous entendez ce dimanche, en fin d’après-midi, trois coups de canon retentir sur les hauteurs de . Ne sursautez donc pas, la basilique de Fourvière ne sera pas en train de tomber aux mains des Prussiens.

Pour tout vous dire, il s’agit même d’une tradition. Comme chaque 8 septembre, la ville va en effet célébrer . Pour celles et ceux qui n’en auront jamais entendu parler, voici quelques éléments de compréhension.

C’est quoi, un échevin ?

Remontons au Moyen-Âge. Les échevins étaient des magistrats nommés par les seigneurs locaux pour rendre justice sur leurs terres et s’occuper des affaires communales. L’équivalent des conseillers municipaux d’aujourd’hui. Au XVIIe siècle, Lyon était gérée par le prévôt des marchands (le maire), épaulés par quatre échevins.

De quel vœu parle-t-on ?

En 1643, la peste fait rage à Lyon. Impuissants face à l’épidémie qui décime progressivement la population, les notables de la ville décident alors de se tourner vers la Vierge Marie, en l’implorant de protéger la cité. Le 8 septembre (la date n’est pas choisie au hasard puisqu’il s’agit de celle de la naissance de la Vierge), ils organisent une procession en direction de Fourvière (qui n’a pas encore de basilique mais une simple chapelle).

Le prévôt des marchands et ses quatre échevins, rejoints en chemin par les habitants, font alors la promesse de se rendre chaque 8 septembre sur la colline pour entendre la messe et honorer Marie si elle parvient à les sauver. Ils s’engagent ainsi à remettre tous les ans à l’Archevêque de la ville un écu d’or et « la quantité de sept livres de cire en cierges et flambeaux ». Le « miracle » intervient, la peste recule et ne reviendra jamais aux portes de Lyon, alors que d’autres villes seront ravagées.

Pourquoi des coups de canons ?

Depuis, la tradition s’est perpétuée. Tous les 8 septembre, les élus de la ville se rendent à Fourvière. Si le maire actuel Grégory Doucet, fidèle à ses convictions laïques, depuis son élection, la Fondation Fourvière s’est tournée vers des personnalités pour le remplacer, ou . Cette année, ce sont Jacotte Brazier (petite-fille de la cheffe triplement étoilée Eugénie Brazier) et la charcutière Colette Sibilia qui remettront l’écu d’or à l’archevêque de Lyon.

A l’issue de la messe, les élus gagneront les toits de Fourvière où, du balcon, l’archevêque bénira la ville. Trois coups de canon, tirés des jardins du Rosaire, résonneront alors pour annoncer le renouveau de cette bénédiction.