logo

Nouvelle-Calédonie : « Revenir à la religion d’origine »… Les incendies d’églises se multiplient et inquiètentSportuneBébés et MamansMinutes Maison Nouvelle-Calédonie : « Revenir à la religion d’origine »… Les incendies d’églises se multiplient et inquiètentSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Nouvelle-Calédonie : « Revenir à la religion d’origine »… Les incendies d’églises se multiplient et inquiètentSportuneBébés et MamansMinutes Maison

admin 09 Sep 2024,08:40

au centre du ciblage ? Depuis mi-juillet, cinq édifices catholiques ont été incendiés . Les auteurs de la plupart de ces actes restent non identifiés, mais ces exactions interrogent dans un archipel où le poids de reste important.

« Si nous n’étions pas arrivés, notre église aurait sûrement été la première à brûler ». Niuliki Palenapa, un fidèle de l’église de l’Espérance à Nouméa, se souvient du jour où il a découvert un bûcher formé de bancs et de papier journal prêt à être allumé, dans ce lieu de culte d’un quartier populaire parmi les plus touchés par les émeutes.

Depuis, le lieu de culte est surveillé 24 h/24. Une initiative spontanée, sans concertation avec les responsables de l’Église catholique, qui s’est multipliée dans de nombreuses paroisses, comme l’ont confirmé à l’AFP un diacre et des paroissiens engagés dans ces groupes de surveillance.

Des incendies qui se multiplient

En quelques semaines, de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption sur l’île des Pins partiellement incendiée à l’église de Saint-Louis partie en flammes, cinq édifices religieux ont été ciblés par des en Nouvelle-Calédonie. Dans chaque cas, des enquêtes ont été ouvertes et confiées à la gendarmerie.

Ces incendies « atteignent la Nouvelle-Calédonie dans ses symboles fondamentaux », explique Yves Dupas, le procureur de la République de Nouméa, qui ajoute à cette série l’acte de vandalisme ayant visé le mausolée du grand chef kanak Ataï le 22 juillet. Pour autant, ajoute-t-il, « il est trop tôt pour affirmer qu’il existe un mobile unique ».

À Saint-Louis, bastion indépendantiste au sud de Nouméa où la première église a brûlé, un suspect interpellé portait une soutane volée et manifestait son opposition à l’organisation de sa tribu, précise le procureur. Mais pour les autres cas, le flou demeure.

Sur l’île des Pins, les auteurs ont été identifiés par les autorités coutumières et une rencontre aura lieu avec leur clan pour qu’ils se rendent à la gendarmerie, selon Jérôme Vakume, le président du conseil de district coutumier de l’île. « Le grand chef a été très touché et condamne fermement, ajoute-t-il. La religion est un pilier de la vie ici, avec la coutume et la politique ».

La chrétienté et le colonialisme

Les Eglises chrétiennes, protestantes et catholiques, ont une présence prépondérante en Nouvelle-Calédonie depuis l’arrivée des premiers missionnaires à partir de 1843, dix ans avant la prise de possession de l’archipel par la France.

Les Eglises revendiquent près de 150.000 fidèles sur une population globale de 270.000 personnes. Selon le vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie, les enseignements confessionnels scolarisent un élève sur quatre.

Pour Marie-Elizabeth Nussbaumer, anthropologue calédonienne, ces actes violents réactivent un vieux débat. « Les missionnaires sont arrivés avec l’armée […]. Les religions ont contribué à la déstructuration du monde kanak », analyse-t-elle. Tout en précisant qu’avec le temps et l’évangélisation de l’archipel, « même les discours indépendantistes » s’inspirent d’images religieuses.

Amalgames sur la question de la colonisation ?

L’archevêque catholique de Nouméa, Michel-Marie Calvet, voit les choses autrement. « On a vu une volonté de détruire tout ce qui représente quelque chose d’organisé. Il y a des amalgames sur la question de  », dénonce-t-il.

« On a contribué à changer le paysage kanak, à le déformer […] Il faut sortir du déni et reconnaître certaines choses », estime au contraire le pasteur Var Kaemo, président de l’Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie (EPKNC, réformée).

Si le responsable de la principale Eglise protestante historique de l’archipel n’a pas de réponse au phénomène, il dit avoir entendu des jeunes, sur des barrages, exprimer leur volonté de « revenir à leur religion d’origine », celle préexistant à l’arrivée des missionnaires chrétiens. Et il pointe l’essor de nouvelles dénominations, notamment évangéliques, qui affaiblissent les confessions chrétiennes historiques.

Une vision partagée par Zénon Wejieme, doctorant en anthropologie travaillant sur le développement de ces nouveaux courants religieux, qui observe un décalage entre les Églises historiques et une jeunesse avec laquelle elles « ont bien du mal à être en phase ».

Disclaimer: The copyright of this article belongs to the original author. Reposting this article is solely for the purpose of information dissemination and does not constitute any investment advice. If there is any infringement, please contact us immediately. We will make corrections or deletions as necessary. Thank you.