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« Je calcule tout. Absolument tout », témoigne Laura, mère de famille soutenue par le Secours populaireSportuneBébés et MamansMinutes Maison « Je calcule tout. Absolument tout », témoigne Laura, mère de famille soutenue par le Secours populaireSportuneBébés et MamansMinutes Maison

« Je calcule tout. Absolument tout », témoigne Laura, mère de famille soutenue par le Secours populaireSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Diane Regny 13 Sep 2024,08:40

«Il est arrivé qu’on ne mange pas pour pouvoir faire manger les enfants. C’est là que je me suis dit que je ne m’en sortais plus, qu’il fallait que j’aille au  », confie Laura Duchaussoy. La jeune femme de 34 ans, mère de trois enfants de 3, 10 et 14 ans, a décidé de s’inscrire au Secours populaire en mai 2023. l’association explique que 62 % des sondés souffrent ou s’attendent à souffrir d’une situation de .

Laura et son mari, Montasar, en font partie. Les habitants de Beaumont-du-Gâtinais, dans la (77) « ne s’en sortaient plus », confie-t-elle. Laura a quitté son emploi de préparatrice de commandes à Nemours après son congé parental. « On avait regardé pour une nounou mais financièrement, on ne pouvait pas se le permettre. Entre la nounou et le , c’est un entier qui part », s’exclame la jeune femme qui a donc préféré quitter son emploi où elle touchait environ 1.700 euros par mois, primes comprises et ce, « malgré cinq ans d’ancienneté ».

Des revenus de 500 euros par mois

Son mari Montasar, de nationalité tunisienne, a eu des difficultés à obtenir un titre de séjour, un sésame qui ouvre de nombreuses portes professionnelles. Depuis son obtention, Montasar a rapidement trouvé un emploi en , comme technicien en magasin, mais ses revenus, en moyenne 1.600 euros par mois, sont irréguliers. Cette situation instable, couplée au traumatisme d’une époque où la famille ne subsistait qu’avec 500 euros par mois, pousse la mère de famille à être très attentive aux comptes.

« On était cinq avec seulement 500 euros de revenu, les dettes ont commencé à s’accumuler », se souvient la jeune femme qui se félicite d’avoir tout de même la chance d’être proche de sa famille, qui l’a aidée à payer ses traites. Malgré le fait qu’aujourd’hui, entre le Secours populaire, le travail de son mari et sa rupture conventionnelle - qui lui permet de toucher le chômage, la famille « sort [e] enfin la tête de l’eau », Laura n’en a pas oublié sa calculette pour autant.

« J’ai ramené la moitié de la maison » en vacances

« Je calcule tout. Absolument tout », témoigne Laura qui prend l’exemple des gâteaux industriels qu’elle n’achète plus. « Ça nous coûtait 100 euros par mois. Un paquet coûte au minimum deux euros alors qu’avec cette somme, on peut avoir deux baguettes et un peu de chocolat ! », illustre la mère de famille. Laura préfère aujourd’hui faire « elle-même » des gâteaux pour ses enfants et espère bientôt pouvoir se professionnaliser et vendre ses pâtisseries. Cette année, la famille a pu partir en vacances, après avoir économisé, mais Laura a été attentive au budget, comme toujours. « J’ai ramené la moitié de la maison avec moi pour éviter de dépenser sur place, explique-t-elle. J’ai même acheté une friteuse à bas prix pour pouvoir faire des frites aux enfants et éviter de les acheter au snack, on n’en a pas les moyens. »

Laura, son mari Montasar et ses trois enfants, Loucka,14 ans, Dereck, 10 ans et Aliya, 3 ans, pendant leurs vacances cet été.  - Laura Duchaussoy

a étranglé de nombreux ménages français. Mais et affiche déjà des prix à la baisse. Au plus grand bonheur de Laura. « Dix centimes de moins par litre, ça fait très vite des économies pour une famille », note-t-elle, alors qu’elle doit régulièrement emmener ses enfants à Nemours pour leurs rendez-vous. Laura a aussi bénéficié d’un chèque énergie de 277 euros deux années de suite, une bouffée d’air frais pour son budget très serré.

Des bidons de fuel de « 20 litres par-ci, 30 litres par là »

Un coup de pouce essentiel, alors que la famille possède une cuve de fuel. « C’est près de 2.000 euros par an et comme il faut commander au minimum 500 litres pour se faire livrer, c’est une somme énorme à sortir d’un coup, glisse-t-elle. Et on ne pouvait pas se permettre de mensualiser car pour ça, il faut être sûr d’avoir les 120 euros par mois. » Les mois les plus difficiles, Laura et Montasar se rendaient donc à Montargis dans une station où il est possible d’acheter du fuel en petites quantités. « On remplissait des bidons de 20 litres par-ci, 30 litres par là pour pouvoir se chauffer », se souvient Laura. Aujourd’hui, la mère de famille est heureuse de pouvoir, grâce au Secours populaire, offrir des cadeaux à ses enfants en donnant une seconde vie à des jouets qui ont été donnés à l’association.

« Ça va beaucoup mieux mais on a quand même mis cinq ans à s’en sortir, souffle Laura. On a toujours peur de se retrouver le mois d’après avec un nouvel imprévu, il faut toujours avoir un peu de sous de côté, on ne sait jamais. » La mère de famille regrette que « beaucoup de personnes ne s’en sortent pas même avec un salaire » et estime que le est insuffisant. Aujourd’hui à un peu moins de 1.400 euros net par mois, « il faudrait qu’il soit au moins 2.000 euros », juge-t-elle.

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