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Fièvre catarrhale : Comment endiguer cette vague épidémique qui touche les élevages en France ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison Fièvre catarrhale : Comment endiguer cette vague épidémique qui touche les élevages en France ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Fièvre catarrhale : Comment endiguer cette vague épidémique qui touche les élevages en France ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Gilles Durand 16 Sep 2024,00:41

«Nous sommes face à une crise sanitaire inédite ». Pour David NgwaMbot, membre de la fédération nationale des Groupements de Défense Sanitaire (GDS France), la multiplication d’épidémies animales à laquelle fait face la France depuis plusieurs mois est pour le moins « préoccupante ». Car fièvre catarrhale (FCO) de type 8 et 3 ou maladie hémorragique (MHE) peuvent décimer en quelques jours une partie du troupeau de bétail. Et ce à cause des moucherons culicoïdes, vecteurs de la transmission. Faut-il s’inquiéter de cette situation ? On fait le point.

Pourquoi les crises s’accélèrent-elles ?

Toutes ces maladies sont dues à une famille de virus transmis par de minuscules moucherons piqueurs qui se sont, au préalable, nourris sur un animal infecté. « La France est un carrefour d’élevage, tous les cas de figure de contamination sont possibles, signale David NgwaMbot. Difficile de déterminer avec certitude l’origine, mais ces maladies peuvent arriver d’Espagne par des animaux ou par des moucherons rapportés avec des fleurs importées des Pays-Bas. »

Selon ce spécialiste qui accompagne les programmes de lutte, plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour expliquer l’essor des crises . Le changement climatique semble en faire partie. « Cette maladie est climato-dépendante, assure-t-il. La température joue un rôle primordial lié au mode de vie des moucherons. Lorsqu’il fait très froid, ils ne bougent plus. Or les hivers sont de plus en plus doux. »

Une analyse confirmée par l’Organisation mondiale de la santé animale (Woah). « La propagation des moucherons, l’élargissement des zones de transmission et l’allongement des tendances d’infection reflètent des augmentations soutenues des températures », indique-t-elle à 20 Minutes.

D’autres conditions météorologiques accélèrent aussi leur propagation. La pluie est nécessaire (mais pas trop) pour que les insectes puissent se reproduire dans des flaques. Et le vent les dissémine plus rapidement. Ils peuvent alors avancer très vite : jusqu’à 10 km par semaine. Par ailleurs, le transport d’animaux infectés permet aussi au virus de parcourir plusieurs centaines de kilomètres d’un coup.

Comment y faire face ?

Actuellement, les trois épidémies - FCO de type 8 et 3 et MHE - sont présentes sur les trois quarts du territoire français. « On voit que la MHE repart aussi dans le Sud-Ouest », note David NgwaMbot. , bovins ou même caprins, aucune espèce n’y échappe, et le taux de mortalité peut atteindre 50 % d’un cheptel en ovins avec le sérotype 3, par exemple.

Une seule solution : . « On aurait pu faire encore mieux, mais la campagne a été mieux anticipée et gérée que d’habitude, souligne le vétérinaire. Le problème, c’est qu’il manquait des doses. » A propos de la FCO type 3, l’épizootie est arrivée en France après les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne. « Dernier arrivé, dernier servi au niveau vaccins », explique-t-il. L’Etat a passé commande d’1,4 million de doses ovines supplémentaires pour vacciner 100 % des moutons et 40 % des bovins.

Les campagnes de vaccination sont-elles efficaces ?

« Une mesure de prévention consiste à protéger les animaux sensibles contre les piqûres de moucherons, par exemple en hébergeant les animaux à l’heure de la journée où les insectes sont les plus actifs. Mais la vaccination reste le meilleur moyen de contrôler la propagation », note le Woah.

La stratégie qui fonctionne le mieux pour la FCO3 est de vacciner sur le front de l’épidémie, car « le vaccin limite les symptômes sur l’animal mais n’est pas efficace pour limiter la diffusion du virus », souligne David NgwaMbot.

En revanche, le vaccin contre la FCO8 ou la MHE prévient surtout la diffusion. La technique du « cordon sanitaire » est donc privilégiée. Une campagne de vaccination de la Manche aux Bouches-du-Rhône va être menée pour tenter de stopper la contamination.

Reste un détail que le vétérinaire avance pour expliquer les contraintes de ces opérations vaccinales : « De mai à octobre, les animaux sont souvent mis en pâturage, il faut donc aller les chercher. Et quand le vaccin nécessite deux doses à quinze jours d’écart, l’animal se souvient de la piqûre et il est encore plus difficile à attraper. »

Quels sont les risques économiques ?

Si le vaccin pour la FCO3 est gratuit, ce n’est pas le cas du FCO8, car l’épizootie est considérée comme endémique. « Le vaccin a un prix qui ne doit pas entacher la rentabilité de l’éleveur », note David NgwaMbot. Qui insiste : « Dans tous les cas, gratuit ou pas, il faut vacciner au plus vite les troupeaux ».

En réalité, ce sont surtout les conséquences de la maladie qui inquiètent. « On focalise beaucoup sur les animaux malades ou morts, mais ceux qui survivent ont moins de rendement, notamment des pertes de lait, poursuit-il. Ces épidémies provoquent aussi beaucoup d’avortements. L’appareil reproductif est réduit, touchant la capacité de production. Les cheptels risquent d’être moins importants à l’avenir. » Dans des exploitations qui connaissent des difficultés structurelles, les dégâts sur la productivité pourraient même causer, à plus ou moins long terme, leur disparition.

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